À la question de savoir si elle souhaite un jour entrer dans l’arène politique, voici ce qu’elle répond : « Non vraiment pas, je prends ça très au sérieux le pouvoir (…) Je suis un clown au départ ! ». Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des opinions affirmées. Elle considère que dans la vie quotidienne : « tout est politique » ! Alors qu’une partie de la gauche lui reproche de prendre des positions qu’elle qualifie d’extrême droite, elle s’en défend : « pourquoi soutenir la laïcité aujourd’hui serait d’extrême droite ? On vous dit que vous êtes islamophobe, mais en quoi ? ». Si elle prend le parti de la laïcité c’est « au nom des valeurs de la République » et non pas « contre une religion ».
Les « glissements successifs » de la gauche
C’est avec son oncle que Sophia Aram participait aux manifestations de SOS racisme lorsqu’elle était jeune. L’association fondée en 1984 a fait de la main ouverte floquée du slogan “Touche pas à mon pote” un emblème de la lutte contre le racisme. Elle se souvient encore de la personnalité de Jean-Luc Mélenchon en tête des cortèges et le décrit comme un homme qui était « extrêmement clair, sans concession » et un fervent « défenseur de la laïcité ». Cependant, l’humoriste observe des « glissements successifs » au sein de la gauche. Selon elle, « Jean-Luc Mélenchon lui-même a beaucoup changé ». Si Sophia Aram se dit un brin « nostalgique » de l’époque de « Touche pas à mon pote », où « le combat anti-raciste était universaliste », elle se refuse cependant à céder au « c’était mieux avant ». L’époque est complexe, certes ; mais « il faut la regarder en face, il ne faut pas se voiler la face ! ».
La gauche doloriste : Sophia Aram n’en veut pas !
Résolument du côté de l’action, Sophia Aram s’oppose à toute victimisation « pénible » du côté de la gauche. « Des victimes, il y en a » concède-t-elle. Néanmoins, « cela ne peut être un statut en soi ». En revanche, « être aux côtés des victimes et les aider à avancer » : oui ! Et ce, même si l’on a « gravi les échelons ». L’humoriste et chroniqueuse radio originaire de Trappes se dit « très heureuse » et « fière » du parcours qu’elle a accompli. Ce n’est pas parce qu’elle est devenue « une bourgeoise », qu’elle ne peut « regarder des personnes qui sont dans des situations inconfortables avec l’envie de les aider et d’avancer ». Si Sophia Aram ne croit pas en « l’homme ou en la femme providentielle », elle défend la lutte pour des idées. Elle admet que « l’extrême gauche alimente la colère que l’extrême droite recycle », néanmoins, « l’extrême droite est son ennemi avant tout ».
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