Prise en charge des frais d’expédition : « C’est mieux que rien pour les libraires »
Fermées depuis le confinement, les librairies vont bénéficier de la prise en charge les frais d'envoi des livres commandés pendant toute la durée du confinement a annoncé ce jeudi le gouvernement.

Prise en charge des frais d’expédition : « C’est mieux que rien pour les libraires »

Fermées depuis le confinement, les librairies vont bénéficier de la prise en charge les frais d'envoi des livres commandés pendant toute la durée du confinement a annoncé ce jeudi le gouvernement.
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C’est l’une des préoccupations majeures du Sénat en cette période de confinement : la défense des petits commerces. Encore mercredi, lors des questions d’actualité, le sénateur écologiste, Daniel Salmon a dénoncé « le lourd tribut » payé par les petits commerçants. « Nos petits commerces sont obligés de fermer et, en parallèle, des entrepôts d’Amazon s’implantent dans tout le territoire ».

« La psychose française sur Amazon n’a aucun sens » pour Cédric O

« La psychose française sur Amazon n’a aucun sens. Le e-commerce c’est 10% du commerce en France, Amazon c’est 20% du e-commerce. Il n’y a pas un pays européen où Amazon est plus bas qu’en France » avait répliqué le ministre chargé de la transition numérique, Cédric O.

Il n’empêche, dans un communiqué commun les ministres de l'Économie Bruno Le Maire et de la Culture Roselyne Bachelot, ont annoncé jeudi que le gouvernement allait prendre en charge les frais d'envoi des livres commandés auprès des librairies indépendantes pendant la durée du confinement, afin de les « aider à poursuivre leur activité à travers la vente en ligne ».

Les frais de port au tarif minimum légal, soit 0,01 euro 

« Ce dispositif permettra aux libraires de ne facturer à leurs clients que les frais de port au tarif minimum légal, soit 0,01 euro », précisent les ministres. Les librairies concernées, « répondant aux critères de taille TPE et PME et dont la vente de livres neufs est l'activité principale », devront ainsi déposer des demandes de remboursement. Roselyne Bachelot a même assuré que ces tarifs postaux seraient « considérablement diminués », sans précision de chiffres.

La loi de 1981 impose à tous les vendeurs un « prix unique du livre », qui a pour objectif de préserver un réseau de petites librairies. Les tarifs d'envoi sont donc le seul moyen de différencier les prix.

Le secteur de la librairie et de l'édition avait plaidé pour l'application la plus rapide possible de cette mesure, face à la concurrence de plateformes en ligne offrant des tarifs d'expédition extrêmement bas, principalement Amazon.

Sur Twitter, le sénateur, Les Indépendants, Emmanuel Capus a salué « une bonne initiative de l’État ».

« Seuls les plus motivés vont le faire »

« C’est mieux que rien » pour la sénatrice LR Laure Darcos qui avait appelé dans une tribune cosignée par une soixantaine de sénateurs à la réouverture des librairies. La sénatrice rappelle par ailleurs que le dispositif de « click and collect » mis en place par certaines librairies ne sera pas pris en compte dans le calcul de l’aide au titre du fonds de solidarité. « Seuls les plus motivés vont le faire. Soit le libraire s’occupe de cette logistique tout seul, soit il garde des salariés. Mais dans ce cas ces salariés ne peuvent bénéficier du dispositif de chômage partiel. D’autant que la vente par correspondance, avant le confinement, représentait à peine 25% de leur chiffre d’affaires ».

Les points de vente physique de livres assurent en temps normal 70% de l'activité, selon une estimation de l'association de défense des écrivains Société des gens de lettres.

« À partir du moment où on a enlevé les livres des grandes surfaces, il ne restait plus qu’Amazon pour les acheter.  C’est une réponse à cette aberration. Mais c’est un peu de la com. Le dispositif de click and collect permettait déjà de continuer à faire vivre le commerce de quartier. Ce seront les mêmes librairies qui ont mis en place ce dispositif qui vont en bénéficier » relève la sénatrice LR Christine Lavarde vice-présidente LR de la commission des finances.

Le Syndicat national de l'édition, l'organisation du secteur, a exhorté jeudi le gouvernement à travailler « dès maintenant avec les représentants de tous les acteurs de la filière du livre, aux conditions de réouverture, dès le 13 novembre, des librairies et grandes enseignes distribuant des produits culturels ».

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