La cour criminelle condamne Dominique Pelicot à la peine maximale de 20 ans de prison, suivant les réquisitions du parquet. Il est reconnu coupable d’avoir violé, sédaté et livré son épouse à des dizaines d’hommes, en la filmant pendant dix ans. Près de 200 viols ont été dénombrés.
Peu de temps avant, Dominique Pelicot avait été reconnu coupable de tous les chefs d’accusations. A savoir, des viols aggravés sur Gisèle Pelicot, une tentative de viol et viol aggravé sur la femme d’un co-accusé, mais aussi la captation d’images à caractère sexuel concernant sa fille Caroline et ses ex belles-filles.
« Monsieur Pelicot, vous êtes déclaré coupable de viol aggravé sur la personne de Gisèle Pelicot », a déclaré le président de la cour criminelle de Vaucluse, Roger Arata. Dominique Pelicot, 72 ans, s’est levé, a écouté le président attentivement mais sans exprimer une émotion particulière.
Dominique Pelicot n’exclut pas de faire appel
L’avocate de Dominique Pelicot, Béatrice Zavarro, a indiqué que son client, « quelque peu hébété » par la période de sûreté prononcé, n’excluant pas un appel afin qu’il soit rejugé par « un jury populaire », la cour criminelle étant elle constituée uniquement de magistrats professionnels.
Jean-Pierre M., le « disciple » de Dominique Pelicot a lui été condamné à douze ans de prison. L’avocate générale avait requis dix-sept ans de réclusion criminelle. Agé de 63 ans, il était le seul accusé à ne pas comparaître pour des actes commis sur Gisèle Pelicot, mais sur sa propre épouse, qu’il a droguée afin que Dominique Pélicot la viole. L’ensemble des autres accusés ont aussi été reconnus coupables.
La peine la plus basse, trois ans de prison dont deux avec sursis, a été pour Joseph C., 69 ans, accusé d’« attouchements » sur Gisèle Pelicot, et qui échappe donc à la prison. La plus lourde, de 15 ans de réclusion criminelle, a visé Romain V., 63 ans, venu six fois à Mazan pour violer Mme Pelicot. Dans son réquisitoire, fin novembre, l’accusation avait demandé 18 ans de réclusion contre lui
Des peines de 3 à 20 ans de prison
Le ministère public avait réclamé des peines de 10 à 18 ans de réclusion contre les 49 coaccusés jugés pour viols aggravés ou tentative de viol, soit des peines sensiblement plus sévères que celles finalement prononcées. Au total, la cour a prononcé des peines allant de 3 ans de prison, dont 2 avec sursis, à 20 années de réclusion pour Dominique Pelicot.
A l’issue du verdict, les 18 accusés déjà détenus sont maintenus en détention. Sur les 32 qui comparaissaient libres, 23 mandats à de dépôt à effet immédiat ont été prononcés, ce qui signifie qu’ils partent directement en détention. Trois mandats de dépôt à effet différé ont été décernés en raison de l’état de santé de ces trois accusés, c’est à dire qu’ils seront incarcérés dans des établissements adaptés. Six accusés ressortent libres soit parce que la peine prononcée couvre la détention provisoire déjà effectuée, soit parce que leur peine sera directement aménagée.
Selon une déclaration de la famille à l’AFP, les trois enfants de Gisèle Pelicot sont « déçus » des peines infligées aux co-accusés de leur père.
Après trois mois et demi d’audience et trois jours de délibéré, les cinq magistrats de la cour criminelle ont annoncé, ce jeudi 19 décembre, le sort qu’ils ont décidé de réserver à ces hommes âgés de 27 à 74 ans, venus agresser sexuellement Gisèle Pelicot, préalablement sédatée par son époux d’alors, Dominique, à leur domicile de Mazan (Vaucluse).
Ce matin, Gisèle Pelicot est arrivée au palais de justice d’Avignon sous les applaudissements et une nuée de caméras et de journalistes. Elle était entourée de ses deux avocats Mes Camus et Babonneau.
Les accusés qui comparaissent libres sont arrivés dans la salle d’audience avec un sac d’affaires en cas de mandat de dépôt, respectant les consignes données par le président de la cour.
La décision rendue dans un palais de justice d’Avignon placé sous haute protection policière, est scrutée de près, en France comme à l’étranger, tant ce procès a provoqué, depuis son ouverture le 2 septembre, une onde de choc.