Protocole sanitaire renforcé dans les écoles : les sénateurs partagés

Protocole sanitaire renforcé dans les écoles : les sénateurs partagés

Les sénateurs de la commission de la Culture et de l’Education sont très partagés sur les annonces de Jean Castex concernant le renforcement du protocole sanitaire en milieu scolaire. Si les élus de la haute assemblée se disent satisfaits que les écoles restent ouvertes, certains dénoncent des mesures déconnectées du terrain.
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Par Antoine Comte

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« C’est essentiel de maintenir les écoles ouvertes car il y a des conséquences psychologiques, sanitaires et éducatives », a martelé hier Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale lors de la désormais traditionnelle conférence de presse du gouvernement sur l’épidémie de covid-19.

Des établissements scolaires certes toujours ouverts, mais un  protocole sanitaire en revanche qui est renforcé. Et c’est la mesure de restriction annoncée par le gouvernement sur la pause déjeuner des écoliers de primaire qui fait le plus débat dans les couloirs du Sénat.

« L’annonce de Jean-Michel Blanquer de faire manger les élèves de la même classe ensemble pour éviter les brassages avec les autres élèves de l’école est presque une injure aux chefs d’établissement. Je peux vous dire que ces derniers n’ont pas attendu la conférence de presse d’hier pour mettre en place depuis longtemps ce type de disposition dans leurs cantines. Il faut que le gouvernement arrête d’enfiler des perles », tacle la vice-présidente LR de la commission éducation Laure Darcos. 

Monique de Marco dénonce quant à elle « un vaste cafouillage et un gouvernement qui marche à vue ». Mais pour la sénatrice écologiste, le problème est surtout l’absence de proposition du ministre de l’Education nationale sur le dédoublement des classes. « J’ai été enseignante en collège et je ne comprends pas que le gouvernement n’applique pas le même protocole de classes dédoublées que dans les lycées ».

« Des mesures pour éviter un reconfinement total »

Concernant la suspension des cours de sport en lieux clos comme les gymnases durant la journée et des activités extrascolaires jusqu’à nouvel ordre, les sénateurs sont là encore très partagés. 

Pour Monique de Marco, « il est problématique de supprimer le sport et les activités hors école car cela va accentuer le manque de sociabilité qui est déjà très important depuis le début de la crise chez nos enfants ».

Très critique à l’encontre du gouvernement, Laure Darcos comprend en revanche cette mesure qui évitera, selon elle, « au maximum que les enfants transmettent le virus aux personnes vulnérables et notamment le variant britannique ».

Un constat que partage également le sénateur centriste Bernard Fialaire. « Ces décisions plutôt sages ne sont pas prises sur un coup de tête. Ce qui ne serait pas bon pour le moral des écoliers serait surtout que le gouvernement se retrouve obligé de remettre en place un confinement total. Les mesures annoncées hier par Jean Castex sont justement là pour éviter un reconfinement », lance l’élu du Rhône qui est aussi médecin. 

En fonction des spécificités des établissements

Pour Laurent Lafon, le président de la commission de la Culture et de l’Education au Sénat, l’objectif premier était de maintenir les écoles ouvertes. « C’est vraiment une très bonne chose parce que cela permet de ne pas interrompre le processus scolaire et de pénaliser l’année de tous les élèves de France ».

Ce qui inquiète avant tout le sénateur du Val-de-Marne, ce sont davantage les disparités d’un établissement scolaire à l’autre pour la mise en application de ces nouvelles mesures. « Il va vraiment falloir de la souplesse car tous les établissements n’ont pas la même configuration. Il faut que chaque école, collège ou lycée applique ces mesures en fonction de ses spécificités sinon cela risque d’être compliqué », confie-t-il.

Un million de tests d'ici les vacances de février

Autre annonce du gouvernement qui fait débat chez les sénateurs : la mise en place d’un dépistage massif dans toutes les écoles du pays avec l’annonce par Jean-Michel Blanquer de proposer jusqu’à 300 000 tests non obligatoires par semaine à destination des élèves et des professeurs, soit un million de tests d’ici les vacances de février. 

« Au-delà du fait qu’il faudra des autorisations parentales, je trouve que le chiffre avancé est très optimiste. Et puis la question est de savoir de ce que l’on fait après ? Quand un enfant est testé positif, on isole toute la classe, tout l’établissement ? », se questionne Monique De Marco. 

Ces nouvelles mesures seront mises en place dès la semaine prochaine dans les établissements scolaires. 

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