Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Quelle note pour l’université française ?
Par Marie Bremeau et Adrien BAGET
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Le 10 octobre 2017, le Premier ministre Édouard Philippe lors de la présentation de la réforme de l'université a rappelé "que seul 30 % des étudiants obtiennent leur licence en 3 ans, ils sont 10 % de plus à l’obtenir en 4 ans, cela veut dire qu’au bout de 4 ans il y a 60 % d’échec à la fin d’une licence". Un chiffre qui frappe mais qui additionne des profils différents.
Il y a ceux qui loupent leurs diplômes mais pour être juste, il faut y ajouter les étudiants fantômes inscrits pour avoir une couverture maladie, les étudiants présents par intermittence ou orientés par défaut. En réalité 80 % des étudiants inscrits à l'université obtiennent un diplôme mais au prix d’un parcours souvent chaotique et d’années perdues. En 2013 selon Eurostat, un peu moins de 10 % des 18-24 ans ont quitté leur formation prématurément et définitivement, ce qui place la France au niveau de l’Allemagne et bien au-dessous de la moyenne européenne qui est de à 13,7 %. Selon les sources d’Eurostat en 2012, la France est l'un des pays qui compte le plus de diplômés de l’enseignement supérieur entre 30 et 34 ans avec 43,6 % contre 35,7 % de la moyenne européenne mais loin derrière le Japon avec 60,1 %.
Pour autant l’université à la française forme de plus en plus de monde : en 1960, 310 000 étudiants rentraient à l’université contre 2,6 millions en 2016. À la rentrée prochaine on attend plus de 65 000 nouveaux étudiants. Donc oui, si le chiffre de 60 % d’échec à la fin d’une licence est factuellement juste, l’université à la française fonctionne encore plutôt bien.