Dans un communiqué publié le 21 décembre, le Premier ministre Jean Castex a repris les principaux éléments du septième avis du Comité de suivi des retraites « chargé de rendre, chaque année, un avis public indiquant si le système de retraite s’éloigne de façon significative des objectifs définis par la loi ».
« Il s’appuie notamment sur les nouvelles projections du Conseil d’orientation des retraites rendues publiques le 26 novembre dernier », précise Matignon.
Sous-financé sur les 25 prochaines années
Ainsi, « le Comité de suivi des retraites relève que, si l’économie parvient à retrouver les rythmes de croissance qui étaient envisagés en 2019, on retrouvera à long terme des valeurs comparables à celles des projections des années antérieures, notamment une part des retraites dans le PIB stabilisée à environ 14 % dans un scénario de croissance de la productivité de 1 % par an ».
Matignon souligne que « le système de retraite, dans la plupart des hypothèses, est sous-financé sur les 25 prochaines années ». Et relève que « le Comité […] réitère sa position des années précédentes en faveur d’une convergence des outils de pilotage entre régimes, ce qui était l’un des objectifs du projet de Système universel de retraites, dont la crise a suspendu l’adoption ».
Reculer l’âge, antienne de la droite
Pour le sénateur René-Paul Savary, le rapporteur LR pour la branche vieillesse, ce communiqué ne va pas assez loin. En novembre, lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021, la majorité sénatoriale de droite et du centre avait défendu l’idée de travailler plus longtemps pour atteindre l’équilibre des régimes de retraites de base en 2030.
Le Sénat avait décidé, en séance, de réactiver la conférence de financement sur l’équilibre et le financement des retraites, suspendue au printemps dernier, que le gouvernement souhaitait en parallèle de sa réforme sur un système universel. En cas d’échec de cette conférence des partenaires à formuler des propositions, René-Paul Savary, avait symboliquement fait adopter par l’hémicycle ses propres remèdes.
Les générations futures pénalisées
Selon ses pistes, il s’agirait à la fois de repousser progressivement l’âge légal de départ à la retraite jusqu’à 63 ans en 2025. Mais aussi d’accélérer l’allongement de la durée de cotisations pour atteindre 43 annuités dès la génération 1965.
« Plus on tarde, plus ce sera difficile, car il y a toujours une inertie entre la décision et l’application. On risque de devoir mettre en place des mesures dans la précipitation, et de provoquer l’incompréhension des citoyens », prévient-il aujourd’hui.
Le plus urgent, selon lui, est de « relancer la conférence de financement » car, dit-il, « nous allons encore faire appel à la dette, mettre en danger le système par répartition, et pénaliser les générations futures ».