Par Romain David
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Jour J pour la mobilisation contre la réforme des retraites. Transports en commun et écoles sont très perturbés en ce jeudi de grève. Dans l’après-midi, les cortèges syndicaux sont attendus dans quelque 200 villes. Les organisations salariales tablent sur la barre du million de manifestants pour lancer la bataille contre le projet du gouvernement de report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. « Un million, c’est un chiffre symbolique, mais ce sera aussi le pourcentage de grévistes dans le privé [qui comptera] », a confié ce jeudi matin Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « Les manifestations sont le reflet médiatique du mécontentement mais beaucoup de grévistes restent aussi chez eux. »
« Aujourd’hui, ça va être une très grosse journée de mobilisation, de surcroît quand tous les syndicats sont d’accord », prédit le leader syndical. « La question des retraites canalise un peu tous les mécontentements », explique Philippe Martinez qui évoque notamment la question des salaires comme sujet de manifestation. La quasi-totalité des syndicats affichent leur unité, situation inédite depuis une dizaine d’années en France. « C’est un vrai marqueur », souligne notre invité. « Quand les syndicats sont d’accord en France, ce qui est rare, c’est que le problème est très grave pour ceux qui dirigent ».
« Nous avons besoin de soutiens et de relais à l’Assemblée nationale. Il y a beaucoup de convergences avec la Nupes », ajoute Philippe Martinez, alors que de nombreux élus sont attendus dans les cortèges, notamment à Paris. Il refuse en revanche d’intervenir dans les discussions entre les différents partis de gauche sur la stratégie à adopter pour s’opposer au texte, et n’a pas voulu commenter la journée de mobilisation annoncée par LFI pour le 21 janvier, une initiative qui ne fait pas l’unanimité chez les partenaires politiques du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
Philippe Martinez a également taclé le déplacement d’Emmanuel Macron en Espagne, ce jeudi 19 janvier, estimant qu’il trahit l’absence de considérations du chef de l’Etat pour les préoccupations des Français. « Quand il y a une grosse mobilisation, que l’on prétend avoir changé, écouter plus… C’est le moment de rester en France », relève le syndicaliste. « Cette réforme est injuste et va frapper tout le monde », poursuit encore Philippe Martinez. « Nous demandons la retraite à taux plein à 60 ans avec des mesures pour les carrières longues et les travaux pénibles à 55 et 50 ans ».
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