Résidents primaires v. résidents secondaires : un vrai clivage ?

Résidents primaires v. résidents secondaires : un vrai clivage ?

Ces deux mois de confinement ont révélé un clivage de plus… entre les Français confinés dans leur résidence principale et ceux dans leur résidence secondaire. Cette semaine Hélène Risser et ses experts analysent ce nouveau virus dans « Hashtag sur canapé ».
Marie Lebon

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Depuis quelques semaines, ces réactions se focalisent beaucoup sur « ces gens venus d’ailleurs, symbole de peur du virus ou de peur des autres » analyse le sociologue Jean Viard, spécialiste des mobilités. Il compare certaines de ces réactions à une forme de xénophobie. En cas de pandémie, « on cherche toujours des boucs émissaires » ajoute-t-il, ignorant que des écrivains connus comme Leïla Slimani et Marie Darrieussecq ont aussi une forme de mérite, « celui d’avoir travaillé dur ».

Même si certains parisiens, confinés dans leurs maisons de vacances de l’île de Ré ou sur la côte d’Azur, ont eu des attitudes de vacanciers qui « ont légitimement pu blesser les gens du coin », le sociologue insiste sur le droit à la mobilité, dans le respect des règles à l’intérieur de la République, comme dans l’espace Schengen.

Un conflit entre les résidents qui a été présent sur les réseaux sociaux au début du confinement mais aussi mi-avril, avec les nouveaux déplacements du week-end de Pâques et avec la contre-offensive de certains « Parigots », comme le coup de gueule très relayé du chroniqueur et avocat, Charles Consigny.

Ces tensions persistent… même si l’instauration de zones vertes et rouges a un peu fait diminuer la peur de la propagation du virus chez les Français comme le note Benjamin Grange de Dentsu Consulting.
Il ajoute, « on a vu sur les réseaux sociaux certains des ingrédients qui ont fait coaguler le mouvement des gilets jaunes et ces derniers pourraient continuer à se manifester ».

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