L’exécutif a indiqué vouloir généraliser un dispositif controversé de vidéosurveillance algorithmique mis en place lors des Jeux Olympiques et dont l’expérimentation arrive à son terme le 31 mars 2025. Problème, cette annonce a été faite avant la remise du rapport d’un comité d’évaluation, inscrit dans la loi. Matignon a dû rétropédaler et précise qu’il attendra le rapport avant de se prononcer. Au Sénat, personne n’est dupe sur sa généralisation prochaine.
Retraites : entre humour et pédagogie, la communication gouvernementale s’emmêle
Par Arthur Bamas
Publié le
Un manque de pédagogie
Au-delà des discours et des traditionnelles conférences de presse, la majorité multiplie les prises de paroles sur les réseaux sociaux. L’objectif est clair : faire comprendre que la réforme ne fera que des gagnants. Cependant, pour Philippe Guibert, ancien directeur du Service d’Information du Gouvernement (SIG), cette posture ne répond en aucun cas aux préoccupations des internautes. Alors que ces derniers cherchent à trouver leur place dans cette réforme complexe, la République en Marche multiplie les clips promotionnels aux allures de promesses de campagne.
"L'humour est une réponse dérisoire"
Après ce premier échec, le parti de la majorité change de stratégie. Désormais, les ministres et députés répondent aux interpellations par des vidéos plus légères. Un revirement efficace ? Pour Caroline Faillet, spécialiste en stratégie digitale, ce recours à l’humour pose problème. À trop vouloir susciter la sympathie, le gouvernement inspire plutôt la méfiance. Le ton de youtubeur adopté, entre autres, par la porte-parole Sibeth Ndiaye, n’est pas près de rassurer les français.
Mobiliser ou rassurer ?
Qu’en est-il du côté des opposants à la réforme ? Suite à l’essoufflement des manifestations classiques, des actions "originales" prennent le relai de la contestation. La chorégraphie initiée par Attac est ainsi très largement partagée sur les réseaux sociaux et même reprise par plusieurs parlementaires. Pour nos deux intervenants, c’est parce que l’opposition ne partage pas les objectifs de la majorité qu’elle peut se permettre de recourir à cette stratégie. S'il est possible de mobiliser par l'humour, mieux vaut éviter de blaguer quand il s'agit de rassurer.