Retraites : une réforme d’ici l’automne serait « une forme de folie » alerte Laurent Berger

Retraites : une réforme d’ici l’automne serait « une forme de folie » alerte Laurent Berger

Mardi 6 juillet, Emmanuel Macron recevait à l’Élysée les représentants des principaux syndicats. Pour prendre le pouls des partenaires sociaux, en vue du retour éventuel de la réforme des retraites.
Public Sénat

Par Jules Fresard

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Le timing n’est pas le bon, et les représentants des syndicats comme du patronat ont tenu à le faire savoir de manière quasi unanime, mardi 6 juillet. Réunis à l’Élysée par Emmanuel Macron pour échanger sur la vaccination obligatoire, la conjoncture économique mais aussi et surtout sur la réforme des retraites, les représentants notamment du Medef, de la CFDT et de la CGT ont tous tenu à attirer l’attention sur la conjoncture économique du pays, jugée non propice à une réforme du système de pensions.

« Sur le sujet des retraites, nous avons tous été unanimes. Le faire d’ici l’automne serait une forme de folie », a ainsi jugé Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Même constat dressé par Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, principal syndicat du patronat. « On s’interroge sur le timing, surtout avec le variant Delta. [..] Il semble qu’à ce stade, ce soit prématuré de le faire dès maintenant ». Quand Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, s’est affiché « contre une réforme d’ici le mois de septembre », en évoquant les « risques de tensions sociales » et alors que ne sont toujours pas réglées « les questions d’emploi et de salaire ».

Une unanimité des principaux organismes syndicaux sur le timing donc, mais pas sur le fond de la réforme. Car comme l’a rappelé Geoffroy Roux de Bézieux, le Medef est « favorable à une réforme des retraites. Et la seule mesure qui soit vraiment significative est la mesure d’âge, donc le passage de l’âge légal de 62 à 64 ans ». En opposition avec Laurent Berger, qui bien qu’il ne se soit pas montré opposé à la mise en place « d’un système de retraites plus juste », s’est dit opposé à une mesure « purement paramétrique », c’est-à-dire budgétaire, que constituerait « un allongement de l’âge de départ ». Philippe Martinez a lui affiché son opposition en évoquant le fait « que neuf Français sur 9 » seraient opposés à une telle réforme, regrettant au passage la position de la ministre du Travail durant la réunion qui a fermé la porte à sa proposition d’augmenter le Smic.

Reste à savoir ce que prévoit de faire Emmanuel Macron. « J’avoue que je n’ai pas bien compris la position du président de la République. Il a dit qu’il allait réfléchir, consulter, et qu’il s’exprimerait la semaine prochaine, mais qu’il allait continuer le travail engagé en 2019 » a regretté Philippe Martinez. Car bien qu’ils aient été mis de côté du fait de la crise sanitaire, deux textes avaient bien été votés à l’Assemblée Nationale en mars 2020, concernant la création d’un système de retraite à point.

Retraites : "J'avoue ne pas avoir bien compris la position du Président" regrette Philippe Martinez
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Autre point que le président de la République a tenu à aborder avec les partenaires sociaux, celui de la vaccination, alors que monte au sein du gouvernement l’idée d’une vaccination obligatoire, également défendue par une majorité de sénateurs, qui sont consultés comme les députés et les élus locaux ; par l’exécutif. Geoffroy Roux de Bézieux et Laurent Berger s’y sont dits favorables, « la CFDT considère qu’il faut y passer par là » a affirmé le secrétaire général de la CFDT. Une position en décalage avec celle de Philippe Martinez, pour qui « la rendre obligatoire, c’est contraindre sans convaincre ».

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