Le SNU, expérimenté depuis 2019, doit être généralisé à tous les jeunes de 15 à 17 ans d’ici 2026. Résultats insatisfaisants, objectifs peu clairs, coûts plus importants qu’anticipés… Cinq ans après son lancement, la Cour des comptes dresse un bilan sévère du dispositif.
Saint-Germain-des-Prés : l’histoire de l’art aux terrasses des cafés
Par David Bini
Publié le
En 1885, dans le Paris du Baron Haussmann, ouvre l’établissement Les Deux Magots, en face de l’église de Saint-Germain-des-Prés. Deux ans plus tard le Café de Flore s’installe à quelques pas. Dans la capitale bouillonnante de la fin du XIXème siècle, le poète Guillaume Apollinaire vient y écrire, ou retrouver ses amis poètes. Ces derniers créent le mouvement poétique et artistique du surréalisme au sortir de la Grande guerre, tantôt aux tables du Flore, tantôt à celles des Deux Magots.
Ils sont rejoints dans les années 1920 par des chroniqueurs et des écrivains comme Paul Valery ou André Gide. Le Prix littéraire des Deux Magots voit alors le jour en 1933 et Saint-Germain-des-Prés devient petit à petit le repère des artistes. « C’était les lieux de l’avant-garde artistique, musicale, picturale, littéraire […] où allaient les jeunes artistes du monde entier, Hemingway et d’autres, Modigliani, Picasso […] explique le romancier Pascal Bruckner, installé à la terrasse du Flore, ces lieux étaient déjà connus des collectionneurs et on savait que c’était des lieux où les mœurs se transformaient, c’est-à-dire où la rigidité et les conventions en cours étaient ébranlées ».
Des grands noms aux grandes enseignes
Sous l’occupation allemande durant la Seconde guerre mondiale, les cafés sont le refuge des artistes et des écrivains, comme Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartres qui dira : « Cela peut vous sembler bizarre, mais nous étions au Flore chez nous. Les chemins du Flore ont été pour moi les chemins de la liberté ». Dans l’après-guerre, Miles Davis puis Jean-Paul Belmondo, Juliette Greco ou encore Françoise Sagan fréquentent toujours les deux célèbres établissements. Pionnière de la mode, Sonia Rykiel qui souhaite bousculer les codes de la mode. D’une avant-garde à une autre, les Deux Magots et le Flore accueillent désormais les grands noms du luxe et de la mode, à l’image du créateur Karl Lagerfeld, les noms d’Armani, Ralph Lauren, Louis Vuitton s’imposent désormais dans le paysage du quartier.
« C’est un endroit qui a changé mais ça prouve qu’il est en vie »
Mais l’ambiance littéraire ne disparait pas pour autant. En 1994, Carole Chrétiennot, fille des propriétaires du Café de Flore s’associe avec le romancier Frédéric Beigbeder pour créer un prix littéraire : le Prix de Flore. « Je crois que ça ne serait possible dans aucun autre endroit, dans aucune autre ville d’aucun autre pays du monde. C’est un miracle, et les miracles on les regarde et on s’incline devant avec humilité » dira Beigbeder. Les Deux Magots et le café de Flore ne sont plus des hauts lieux de l’avant-garde artistique comme jadis, mais ils forment toujours le cœur de Saint-Germain-des-Prés et attirent autant les grands noms que les simples touristes. « Saint-Germain-des-Prés, c’est un endroit qui a changé mais ça prouve qu’il est en vie. » résume Nathalie Rykiel, fille de Sonia Rykiel.
Retrouvez le documentaire « La double vie de Saint-Germain des Prés » vendredi 14 Juillet à 22h puis en replay sur notre site internet ici.
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