Santé : la ministre songe à rendre obligatoire obligatoire 11 vaccins
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a déclaré réfléchir « à rendre obligatoire, pour une durée limitée, les onze vaccins destinés aux enfants ».

Santé : la ministre songe à rendre obligatoire obligatoire 11 vaccins

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a déclaré réfléchir « à rendre obligatoire, pour une durée limitée, les onze vaccins destinés aux enfants ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Aujourd'hui seuls trois vaccins infantiles sont obligatoires : diphtérie, tétanos et poliomyélite et huit autres, dont la coqueluche, l'hépatite B ou la rougeole sont seulement recommandés, rappelle la ministre de la Santé.

"Ce double système est une exception française. Cela pose un vrai problème de santé publique", estime-t-elle, rappelant que "la rougeole réapparaît" et qu'elle a causé la mort de 10 enfants depuis 2008. "Le taux de couverture est de 75% alors qu'il devrait être de 95%", souligne-t-elle et "on a le même problème avec la méningite. Il n'est pas supportable qu'un ado de 15 ans puisse mourir parce qu'il n'est pas vacciné".

« L'Italie l'a fait la semaine dernière »

"Nous réfléchissons donc à rendre obligatoires les onze vaccins (poliomyélite, tétanos, diphtérie, coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C) pour une durée limitée, qui pourrait être de cinq à dix ans", a indiqué la ministre, soulignant que "l'Italie l'a fait la semaine dernière".

"Dès que l'on parle d'obligation vaccinale cela déclenche des polémiques", prévient dans les colonnes du Parisien le professeur Alain Fischer, président de la concertation citoyenne sur les vaccinations. "Malheureusement il n'y a pas d'autres solutions pour lutter contre la recrudescence des maladies infantiles. C'est un mal transitoire pour un bien sur le long terme", a-t-il affirmé.

"Ce serait une hérésie", lui répond dans le journal Jacques Bessin, président de l'Union nationale des associations citoyennes de santé (UNACS). Selon lui, "les vaccins ont des effets secondaires neurologiques, musculaires mal mesurés et parfois irréversibles". "On ne laissera pas faire", a-t-il scandé.

« Faire œuvre de pédagogie »

Face à cette hostilité, la ministre répond qu'il "faut faire œuvre de pédagogie". "La vaccination ce n'est pas seulement l'intérêt qu'on y trouve soi-même, c'est un enjeu de solidarité, une façon de protéger l'ensemble de la société", a-t-elle dit.

Face aux critiques estimant que cette décision ferait la part belle aux laboratoires pharmaceutiques, Agnès Buzyn "refuse qu'on (lui) colle cette étiquette".

"Oui, les industriels gagnent de l'argent mais on ne peut pas réduire la question de la vaccination à l'intérêt des laboratoires", a-t-elle tranché.

Ce dossier des onze vaccins infantiles obligatoires avait été engagé par la précédente ministre de la Santé Marisol Touraine, qui lors de la passation de pouvoir avec Agnès Buzyn, en mai 2017, avait rappelé avoir "préparé un texte de loi".

"Je suis convaincue que c'est cela qui doit être engagé, maintenant la responsabilité est la vôtre", lui avait-elle lancé.

Partager cet article

Dans la même thématique

Santé : la ministre songe à rendre obligatoire obligatoire 11 vaccins
8min

Société

Voitures en bout de course, hélicos hors d’âge, loyers qui plombent les comptes : le numéro 1 de la gendarmerie alerte devant le Sénat

Malgré un budget en légère hausse de 200 millions d’euros en 2026, la gendarmerie nationale est contrainte à des « renoncements » multiples, alerte son directeur général, Hubert Bonneau. Face à une hausse de la délinquance et des missions diverses, y compris l’appui aux armées, en cas de guerre face à une autre nation, ses moyens sont insuffisants, juge le patron de la gendarmerie.

Le

SNCF la greve du 21 novembre 2024 en forme ultimatum.
5min

Société

Sabotage sur le réseau SNCF : « Surveiller un tel réseau, c’est quasi-impossible » estime-t-on au Sénat

Après des actes de malveillance qui ont paralysé plusieurs lignes importantes du réseau ferroviaire dimanche et lundi, le ministre des Transports a pointé la difficulté technique de sécuriser 28 000 km de voies. Les parlementaires pointent la même difficulté, alors que les acteurs du ferroviaire soulignent tous un « sous-investissement chronique » dans les infrastructures.

Le