Hier, dans une tribune publiée dans Le Figaro, 100 sénateurs ont dénoncé le contenu du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’un des signataires de la tribune, Olivier Paccaud était invité de la matinale de Public Sénat. Le sénateur de l’Oise estime que cet enseignement ne doit pas être réalisé par des associations, mais par les parents ou par les enseignants.
Santé : la ministre songe à rendre obligatoire obligatoire 11 vaccins
Par Public Sénat
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Aujourd'hui seuls trois vaccins infantiles sont obligatoires : diphtérie, tétanos et poliomyélite et huit autres, dont la coqueluche, l'hépatite B ou la rougeole sont seulement recommandés, rappelle la ministre de la Santé.
"Ce double système est une exception française. Cela pose un vrai problème de santé publique", estime-t-elle, rappelant que "la rougeole réapparaît" et qu'elle a causé la mort de 10 enfants depuis 2008. "Le taux de couverture est de 75% alors qu'il devrait être de 95%", souligne-t-elle et "on a le même problème avec la méningite. Il n'est pas supportable qu'un ado de 15 ans puisse mourir parce qu'il n'est pas vacciné".
« L'Italie l'a fait la semaine dernière »
"Nous réfléchissons donc à rendre obligatoires les onze vaccins (poliomyélite, tétanos, diphtérie, coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C) pour une durée limitée, qui pourrait être de cinq à dix ans", a indiqué la ministre, soulignant que "l'Italie l'a fait la semaine dernière".
"Dès que l'on parle d'obligation vaccinale cela déclenche des polémiques", prévient dans les colonnes du Parisien le professeur Alain Fischer, président de la concertation citoyenne sur les vaccinations. "Malheureusement il n'y a pas d'autres solutions pour lutter contre la recrudescence des maladies infantiles. C'est un mal transitoire pour un bien sur le long terme", a-t-il affirmé.
"Ce serait une hérésie", lui répond dans le journal Jacques Bessin, président de l'Union nationale des associations citoyennes de santé (UNACS). Selon lui, "les vaccins ont des effets secondaires neurologiques, musculaires mal mesurés et parfois irréversibles". "On ne laissera pas faire", a-t-il scandé.
« Faire œuvre de pédagogie »
Face à cette hostilité, la ministre répond qu'il "faut faire œuvre de pédagogie". "La vaccination ce n'est pas seulement l'intérêt qu'on y trouve soi-même, c'est un enjeu de solidarité, une façon de protéger l'ensemble de la société", a-t-elle dit.
Face aux critiques estimant que cette décision ferait la part belle aux laboratoires pharmaceutiques, Agnès Buzyn "refuse qu'on (lui) colle cette étiquette".
"Oui, les industriels gagnent de l'argent mais on ne peut pas réduire la question de la vaccination à l'intérêt des laboratoires", a-t-elle tranché.
Ce dossier des onze vaccins infantiles obligatoires avait été engagé par la précédente ministre de la Santé Marisol Touraine, qui lors de la passation de pouvoir avec Agnès Buzyn, en mai 2017, avait rappelé avoir "préparé un texte de loi".
"Je suis convaincue que c'est cela qui doit être engagé, maintenant la responsabilité est la vôtre", lui avait-elle lancé.