Sécurité sanitaire : « Il est grand temps d’évaluer nos outils de contrôle » alerte Nathalie Goulet
Alors que Bruxelles va se prononcer sur la ré-autorisation du glyphosate pour dix ans, la  sénatrice de l’Orne appelle à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la sécurité sanitaire et ses outils de contrôle. Nathalie Goulet souhaite aussi un débat sur la mise en œuvre du traité de libre-échange entre l’Europe et le Canada.

Sécurité sanitaire : « Il est grand temps d’évaluer nos outils de contrôle » alerte Nathalie Goulet

Alors que Bruxelles va se prononcer sur la ré-autorisation du glyphosate pour dix ans, la  sénatrice de l’Orne appelle à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la sécurité sanitaire et ses outils de contrôle. Nathalie Goulet souhaite aussi un débat sur la mise en œuvre du traité de libre-échange entre l’Europe et le Canada.
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Par Helena Berkaoui

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Renforcer la sécurité alimentaire en réévaluant ses outils de contrôle, tel est l’esprit de la commission d’enquête parlementaire voulue par Nathalie Goulet. La sénatrice centriste de l’Orne, s’inquiète de la multiplication des scandales sanitaires liés aux pesticides ou aux antibiotiques présents dans l’agriculture et dans l’alimentation. Concernant l’épineux débat autour du glyphosate – un herbicide controversé – elle réclame « plus d’éclaircissements » sur la dangerosité supposée de ce produit. Soucieuse des conséquences d’une interdiction de ce désherbant pour les agriculteurs, elle souhaite aussi que l’on détermine le « type de dépendance » des exploitants par rapport au glyphosate. Nathalie Goulet regrette par ailleurs le fait que la question n’ait peu ou pas été évoquée aux états généraux de l’alimentation, ce mercredi.

Cette initiative intervient alors que les agences de réglementation qui ont validé le glyphosate sont soupçonnées de collusion avec le géant américain de l’agrochimie, Monsanto (lire notre article). La commission européenne va prochainement se prononcer sur la reconduction de la licence du glysophate pour dix ans. Bruxelles a besoin du soutien de 16 États membres sur les 28 pour valider cette licence. Seules l’Italie, l’Autriche et la France ont annoncé qu’elles voteraient contre la ré-autorisation de cette substance. Invité de Territoires d’Infos ce matin, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert a réaffirmé la position de la France. Stéphane Travert et le ministre de la Transition écologique doivent présenter « un calendrier de sortie du glyphosate » d’ici la fin de l’année.   

Stéphane Travert réaffirme la position de la France sur le glyphosate
01:37

Pour Nathalie Goulet « il est grand temps d’évaluer nos outils de contrôle. » La commission d’enquête parlementaire qu’elle appelle de ses vœux pourrait permettre « de faire un point sur le travail de l’Autorité européenne de Sécurité alimentaire (EFSA). » Cet organisme européen – qui a attesté de la non-dangerosité du glyphosate - est au cœur des Monsanto papers publié par le journal Le Monde. L’agence aurait « indûment écarté » une étude susceptible de démontrer les risques cancérigènes du glyphosate. Si Nathalie Goulet n’est pas « pour un procès médiatique », elle pointe « la question de l’indépendance des experts. » Ancienne vice-présidente de la mission d’information sur le Médiator, elle rappelle les difficultés liées au faible budget alloué à la recherche et au développement.

CETA : « des conditions de discussion pas acceptables »

L’accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada - entré en vigueur le 21 septembre dernier – est aussi dans le collimateur de la sénatrice. Nathalie Goulet dénonce « des conditions de discussion pas acceptables » et « une procédure qui nous ôte notre souveraineté sur un texte important. » Elle regrette que l’Europe se soit substituée à la France dans les négociations de cet accord. Nathalie Goulet réclame un débat sur la mise en œuvre des nouvelles règles qu’induise ce traité. « On est train de brader notre agriculture » s’indigne-t-elle. Le monde agricole redoute également les effets du CETA. Dans un communiqué publié en septembre dernier, la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) dénonce notamment « les distorsions de concurrence » que produirait le traité. 

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