Sport : « 330 affaires de violences sexuelles sont étudiées par nos services » révèle Roxana Maracineanu

Sport : « 330 affaires de violences sexuelles sont étudiées par nos services » révèle Roxana Maracineanu

La ministre déléguée en charge des Sports, invitée de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », dévoile l’ampleur du phénomène et affirme que des « fédérations sportives et des cadres d’Etat » ont incité les victimes à se taire dans certaines affaires. 
Public Sénat

Par Pierre Maurer

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Du judo au football amateur, en passant par le patinage artistique et l’équitation, les révélations sur des affaires de violences sexuelles dans le monde du sport se sont multipliées dans la presse depuis un an. Invitée de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », l’ancienne championne de natation en a dévoilé l’ampleur. Des chiffres effrayants. « Nous sommes à 330 affaires qui sont étudiées et enquêtes par nos services » depuis le début de l’année, a-t-elle affirmé. D’après elle, ces affaires remontent « parfois à plus de 10 ans n’ont jamais été traitées parce que des victimes n’ont pas été entendues ni écoutées ».

Omerta

Ces victimes « quand elles ont été entendues, on a clairement préféré qu’elles se taisent ou qu’elles fassent des procès à huis clos et qu’on n’ébruite pas le sujet », a révélé la ministre. Elle a alors ciblé le rôle de certaines « fédérations sportives » ainsi que celui de certains « cadres d’Etat », qui dans « une omerta partagée ont préféré dire aux victimes ‘faites-vous respecter mais à bas bruit parce qu’il y a les valeurs du sport en face’ ». « Quarante fédérations sont concernées », avait-elle expliqué il y a une semaine sur franceinfo. « Je suis intransigeante par rapport à ces faits », a-t-elle insisté ce matin, ajoutant que « beaucoup de fédérations » se sont engagées dans « la mesure de contrôle d’honorabilité des bénévoles ». Elle a promis d’annoncer en « janvier février 2021 », le nombre de bénévoles « condamnés et inscrits au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV) », fédération par fédération. « Ce sera un bon indicateur de tout ce qu’on a laissé passer ».

Début novembre plus de 30 cas ont été signalés dans le judo et un ex-dirigeant soupçonné d’agressions sexuelles, qui avait déjà été signalé il y a près de quinze ans, a été suspendu. En réponse, une mission d’inspection sur le judo a été déclenchée par Roxana Maracineanu. Devant l’étendue des témoignages, « une cellule dédiée » aux violences sexuelles a aussi été créée au ministère.

Retrouvez l’intégralité de la vidéo de Bonjour chez vous !, ici

Dans la même thématique

French President Macron meets the Pope, Vatican City – 26 Nov 2021
6min

Société

Emmanuel Macron à la messe du pape : au Sénat, des discours totalement opposés sur la laïcité

Après l’annonce de la présence d’Emmanuel Macron à la messe célébrée par le pape à Marseille samedi prochain, les réactions à droite et à gauche sont aux antipodes : la gauche dénonce une entrave à la laïcité quand la droite y voit la confirmation des « racines judéo-chrétiennes » de la France. Les discours se confrontent, y compris au Sénat, où Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine, et Stéphane Le Rudulier, sénateur LR des Bouches-du-Rhône, les traduisent par des propositions de loi.

Le

Marseille: Protests after Nahel
9min

Société

Profil des auteurs de violences urbaines : « On aura d’autres événements de ce genre-là » alerte le sociologue Thomas Sauvadet

Le Figaro révélait hier le contenu du rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA) et de l’Inspection générale de la justice (IGJ), remis le 25 août dernier, concluant leur mission flash sur « les profils et motivations des délinquants interpellés à l’occasion de l’épisode de violences urbaines » de juin-juillet 2023. Le texte liste les caractéristiques des personnes interpellées à l’occasion des épisodes de violences qui ont secoué la France au début de l’été. Il met en exergue les « motivations opportunistes », « l’influence de groupe », qui ont mené ces jeunes, majoritairement hommes, entre 18 et 24 ans, à se rebeller. Thomas Sauvadet, sociologue spécialiste des bandes de jeunes, enseignant à l’université Paris Est Créteil, qui vient de publier Voyoucratie et travail social. Enquêtes dans les quartiers de la politique de la ville aux éditions du Croquant, a livré à publicsenat.fr une analyse du profil de ces jeunes.

Le