Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Start-up : à la recherche d’un modèle pérenne
Par Public Sénat
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« La France est vraiment championne en termes d’investissements dans les start-up » lance Nicolas Menet, directeur général de Silver Valley, un « écosystème francilien » de la silver économie (appelée aussi économie des séniors).
Pourtant, le constat est en fait alarmant, explique-t-il dans son livre « Start-up : arrêtons la mascarade » coécrit avec Benjamin Zimmer (éditions Dunod) : « On a en 2017, une année record en termes de levée de fonds, qui s’approche à peu près de 3,5 milliards d’euros (…) Et en face de ça, vous avez 90% (…) des start-up qui ne passent pas le cap des 5 ans. 74% d’entre elles (…) sont en déficit également. Donc le problème est là. On a investi, on a tout ce qu’il faut pour réussir. Pourquoi ça ne marche pas ? »
Pour l’ancien sociologue, les start-upers manquent d’accompagnement : « La plupart du temps, une des erreurs majeures qui est faite, c’est de penser que la levée de fonds est une fin en soi, alors que c’est effectivement le démarrage de quelque chose. C’est à partir de ce moment-là qu’il va falloir être très prudent et qu’il va falloir proposer une stratégie, un accompagnement. »
Nicolas Menet estime qu’on a trop laissé les choses se faire et attendu de voir les résultats : « On a beaucoup cru en la main magique du marché. Cette économie de marché où l’on s’est dit que le darwinisme entrepreneurial va fonctionner. C'est-à-dire, on va investir, on va semer et on va voir ce qui marche et ce qui ne marche pas (…) Aujourd’hui, on pourrait légèrement orienter (…) les investissements pour avoir plus de productivité en termes d’entreprises pérennes. Et qu’un porteur de projet, (…) un startuper, devienne un chef d’entreprise. »
Pour le directeur général de Silver Valley, les start-up ont trop été un placement financier « facile » : « Depuis les crises financières très importantes qu’on a vécues entre 2000- 2008, beaucoup de liquidités se sont retrouvées sur les marchés et beaucoup d’investisseurs ont utilisé la start-up, plus comme un véhicule financier que comme le creuset de l’innovation pérenne. »
« Dans les 90% [des start-up qui ne passent pas le cap des 5 ans] (…), il y a 42% des start-up qui ne fonctionnent pas parce qu’elles ne répondent à aucun besoin du marché ». C’est pourquoi Nicolas Menet et Benjamin Zimmer proposent une planification des besoins :
« La profitabilité intégrale, c’est cette façon dont on va planifier des besoins, on va orienter l’investissement (…) Ce n’est pas l’État qui décide. On n’est pas dans la planification idéologique (…) On va susciter l’investissement, proposer, sélectionner, pour que chacun s’y retrouve. Et comme vous allez répondre à un besoin, la notion de marché n’existe plus (…) Donc vous avez vos parts de marchés, vous avez vos retours sur investissement pour les investisseurs et vous avez une entreprise pérenne pour l’entrepreneur. »
Vous pouvez voir l’entretien de Nicolas Menet, en intégralité :