Suppression des épreuves communes : « Une revitalisation du baccalauréat » pour Jean-Michel Blanquer
Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a répondu, en marge des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, aux critiques adressées par certains syndicats à l’annonce faite lundi de la suppression des épreuves communes pour le bac de 2022. Pour lui, cette mesure permet de « revitaliser » un système qui était « à bout de souffle ».

Suppression des épreuves communes : « Une revitalisation du baccalauréat » pour Jean-Michel Blanquer

Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a répondu, en marge des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, aux critiques adressées par certains syndicats à l’annonce faite lundi de la suppression des épreuves communes pour le bac de 2022. Pour lui, cette mesure permet de « revitaliser » un système qui était « à bout de souffle ».
Mathilde Nutarelli

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Le ministre de l’Education nationale l’a annoncé lundi 28 juin dernier, les toutes nouvelles épreuves communes, créées lors de la réforme du baccalauréat lancée en 2020, disparaîtront dès l’édition du bac 2022. Ces devoirs sur table réguliers, soumis aux élèves de première et de terminale comptaient pour une grande partie du contrôle continu, lui-même pesant 40 % de la note finale du nouveau baccalauréat, les 60 % restants étant calculés sur les épreuves finales comme le grand oral. Cette suppression fait ainsi peser l’intégralité du contrôle continu sur les notes obtenues par les lycéens pendant l’année.

A l’annonce de cette suppression, certains syndicats s’y sont fortement opposés. Interrogé en marge des questions d’actualité au gouvernement au Sénat, Jean-Michel Blanquer répond à ces critiques, pour défendre une mesure qui permet une « revitalisation du bac », face à un système « à bout de souffle ».

Un « appui des établissements dans leur manière de noter »

Avec cette suppression, les syndicats d’enseignants craignent la « pression d’enfer » à laquelle ils risquent d’être soumis de la part des parents, si les notes du bulletin comptent pour 40 % de la note du baccalauréat. Pour les rassurer, le ministre de l’Education leur répond que cette pression existait déjà. Il argue en effet qu’avant la réforme, les bulletins des élèves étaient déjà utilisés pour effectuer les admissions dans le supérieur. Pour Jean-Michel Blanquer, avec cette modification, on « objective davantage » le contrôle continu. Il assure par ailleurs que cette réforme sera accompagnée d’un « appui des établissements dans leur manière de noter », ce qui permettra de « sortir de problèmes qui n’étaient pas résolus depuis des années et des années ».

Des craintes sur l’absence d’anonymat des élèves

Ce que les syndicats craignent, avec la suppression des épreuves communes, c’est aussi qu’on note les élèves « à la gueule du client », puisqu’ils ne bénéficient pas de l’anonymat tout au long de l’année. Lorsqu’on lui expose cette deuxième critique, le ministre botte en touche. Ces modifications permettent d’introduire un « équilibre » entre le contrôle continu et le contrôle final pour arriver à un « système plus équilibré », se contente-t-il d’expliquer. Il précise néanmoins que cette réforme sera l’occasion de « travailler sur la façon dont on note dans les lycées ».

Un « bac local » ? : « C’est tout le contraire » pour Jean-Michel Blanquer

Enfin, le dernier et peut-être le plus gros reproche fait à la nouvelle mesure est qu’il crée un « bac local », conditionnant fortement les résultats à la manière de noter en vigueur dans chaque lycée. « C’est tout le contraire », rétorque Jean-Michel Blanquer. « Quand aura un contrôle continu avec des notations différentes de ce qu’obtiennent les élèves au contrôle final, on verra qu’il y a un problème, ce qu’on n’a jamais fait jusqu’à présent », se défend-il. Pour lui, cette nouvelle approche du baccalauréat permet aux lycéens de « développer des compétences aux antipodes de ce qu’était le bachotage ». Rendez-vous en 2022 pour en voir les résultats.

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