Après un hommage du président du Sénat et une minute de silence de l’hémicycle, la séance de questions au gouvernement s’est ouverte ce 11 juin par les suites à donner sur le drame du collège Françoise Dolto de Nogent, en Haute-Marne. En lendemain du choc provoqué par l’assassinat de Mélanie, jeune surveillante de 34 ans par un collégien de 14 ans lors d’un contrôle de sacs, le président de la commission de la culture et de l’éducation, Laurent Lafon (Union centriste) a affirmé que la « multiplication de ces homicides » n’était pas un fait divers mais « un fait de société », « une vague qui n’en finit par de monter, de nous submerger ».
« C’est un souci que ne pouvons pas éluder, on ne peut pas se contenter de déplorer », a répondu François Bayrou. « Vous avez eu tout à fait raison de dire qu’il y avait un débordement, qui se traduit dans les chiffres. »
Le Premier ministre a annoncé que le gouvernement allait suivre « trois directions ». Dans le prolongement de son intervention la veille au journal de 20 heures de TF1, le chef du gouvernement a répété que la vente d’armes blanches serait interdite aux mineurs. « Nous allons interdire la vente par des procédés assez simple, le plus important c’est qu’on ne pourra plus par internet, livrer des colis qui contiennent ce type d’arme sans la signature d’un adulte », a-t-il détaillé. Il a toutefois reconnu que cette interdiction, qui prendra la forme d’un arrêté dans les prochains jours, « n’empêche pas un drame comme hier ». François Bayrou a ajouté que les contrôles en vue de détecter les ports d’armes seraient « multipliés ».
Le Premier ministre rappelle la promesse du chef de l’État de fermer les réseaux sociaux aux moins de 15 ans
Le second chantier annoncé par le Premier ministre concerne la « protection de la santé mentale des jeunes, et des jeunes collégiens en particulier ». « Tous les signes doivent être identifiés », a-t-il appelé, appelant à un travail de « formation de tous les enseignants et même des élèves ».
François Bayrou s’est également inscrit dans le sillage d’Emmanuel Macron en évoquant l’interdiction des réseaux sociaux pour les mineurs de moins de 15 ans. « C’est une question qui est de la compétence de l’Union européenne, mais vous avez entendu le président de la République dire que si l’UE ne nous suit pas, nous prendrons nos responsabilités en ouvrant ce chemin pour la France », s’est-il engagé.