On se souvient du casque obligatoire pour les motards en toutes circonstances. C’est en 1973 qu’un arrêté l’a imposé, quel que soit le lieu. Un groupe d’une cinquantaine de sénateurs plaide aujourd’hui pour le port obligatoire du casque sur les trottinettes électriques. Actuellement, il est obligatoire uniquement en dehors des agglomérations. Mais à l’intérieur des villes, il est seulement recommandé. Dans une tribune publié ce week-end dans Le Journal du Dimanche, les sénateurs emmenés par le centriste François Bonneau appellent le ministre des Transports à une « décision volontariste ».
« Rendre obligatoire le port du casque c’est avant tout sauver des vies, épargner des blessures et s’inscrire dans la cohérence du programme de sécurité routière mené depuis des années visant à prévenir plutôt que guérir », soutiennent les parlementaires signataires issus des principaux groupes à l’exception de la gauche (LR, Union centriste, RDPI, Les Indépendants et RDSE). Les sénateurs insistent notamment sur le fait que le casque protège de « nombreux traumatismes crâniens et parfois de la mort ».
Un accident mortel à Marseille le 12 mai
Leur texte rappelle d’ailleurs en introduction l’épisode tragique du 12 mai à Marseille, où un trentenaire circulant en trottinette électrique est décédé dans un accident impliquant un bus. Un « évènement loin d’être isolé », soulignent les sénateurs.
L’appel sénatorial s’inscrit dans le prolongement du Plan national annoncé par Clément Beaune le 29 mars dernier. Le ministre des Transports avait annoncé son intention de relever de 12 à 14 ans l’interdiction de l’usage de ces engins motorisés. Il s’est engagé aussi à porter l’amende en cas de présence de deux personnes sur une trottinette à 135 euros. Certains équipements seront en outre obligatoires, comme les feux stop et les clignotants.
Interrogé par 20 Minutes sur l’éventualité du port obligatoire du casque, le ministre avait répondu que la réflexion restait « ouverte ». « Pour le moment, nous avons fait le choix de ne pas l’imposer mais il est fortement recommandé et nos campagnes de communication vont le répéter », a-t-il indiqué. Une telle décision aurait toutefois quelques conséquences. « Ce qui s’applique aux trottinettes s’applique également aux vélos. On changerait alors de niveau de réglementation », a-t-il ajouté. Le ministre a aussi évoqué des difficultés dans le contrôle, ou encore la nécessité de ne pas « brider » ce type de transport décarboné. « Nous avons 20 % des usagers de trottinettes qui renoncent à un mode de transport polluant, c’est une évolution qu’il ne faut pas cadenasser. »