Dans le cadre du 104e Congrès des maires de France, une délégation de maires ukrainiens a rendu visite aux sénateurs français. L’occasion pour eux de décrire leur quotidien et de discuter de l’aide que peuvent apporter les collectivités françaises à leurs homologues ukrainiennes.
Une délégation de maires ukrainiens au Sénat : « Nous vivons tous les jours dans la peur »
Dans le cadre du 104e Congrès des maires de France, une délégation de maires ukrainiens a rendu visite aux sénateurs français. L’occasion pour eux de décrire leur quotidien et de discuter de l’aide que peuvent apporter les collectivités françaises à leurs homologues ukrainiennes.
Par Mathilde Nutarelli, images de Jonathan Dupriez
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Cette année, la situation internationale s’est invitée au 104e Congrès des maires, qui a lieu à Paris du 22 au 24 novembre. A l’Est, les événements s’accélèrent, alors que la Russie bombarde plus durement les villes ukrainiennes et où le Parlement européen la qualifie d’ « Etat promoteur du terrorisme ». Le 22 novembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est adressé en vidéo aux maires français réunis lors de leur Congrès. Une délégation de maires de villes ukrainiennes comme Lviv, Odessa ou Marioupol, était également présente sur place, invitée par l’Association des maires de France (AMF). Elle a été chaleureusement accueillie au Sénat le 23 novembre, longuement applaudie et ovationnée dans l’hémicycle. Les maires ukrainiens ont pu échanger avec les sénateurs, sous la houlette de la sénatrice centriste de la Nièvre, présidente du groupe d’amitié France-Ukraine, Nadia Sollogoub. Deux d’entre eux se sont exprimés au micro de Public Sénat à la sortie de cet entretien.
« Les amitiés qui se sont créées dans ces conditions, dureront »
Andriy Sadovy, maire de Lviv, et Oleg Bryndak, premier adjoint à la mairie d’Odessa, ont tous les deux souligné l’importance du soutien des collectivités françaises aux villes ukrainiennes. « Le premier maire qui se soit rendu en Ukraine, c’est le président de l’AMF, David Lisnard. Les amitiés qui se sont créées dans ces conditions, dureront », explique l’édile de Lviv. Oleg Bryndak a, lui, mis l’accent sur le long jumelage qui existe entre Odessa et Marseille : « Marseille nous a été d’une grande aide, la ville nous a apporté énormément d’aide humanitaire. Ces partenariats européens sont très importants aujourd’hui, et c’est aussi la raison de notre présence ici ». Nadia Sollogoub parle d’un « lien continu et constant » avec ses homologues ukrainiens. « Notre fibre de maire est interpellée, nous sommes avec des collègues aujourd’hui », nous explique-t-elle.
« La France a ouvert les yeux sur le fait que la Russie est un Etat terroriste »
Le maire de Lviv salue la décision du Parlement européen de reconnaître la Russie comme un « Etat promoteur du terrorisme. « Nous sommes tous unis aujourd’hui », dit-il, « Notre message était un message à cœur ouvert à destination de la France, qui est une nation libre. Une nation qui sait ce qu’est le prix de la liberté ». Andriy Sadovy ajoute : « Désormais la France a ouvert les yeux sur le fait que la Russie est un Etat terroriste, qui menace la sécurité de notre pays mais aussi de l’Europe tout entière ».
« Être un maire en Ukraine, c’est être sur le pont 24h/24, 7 jours sur 7 »
Les édiles ukrainiens ont également exprimé la difficulté du mandat qu’ils occupent en période de guerre. « Bien sûr nous vivons tous les jours dans la peur et sous la menace des bombardements, mais c’est un appel à l’unité que je veux porter aujourd’hui », affirme Andriy Sadovy. Oleg Brundak décrit : « Être un maire en Ukraine, c’est être sur le pont 24h/24, 7 jours sur 7… Nous devons agir très vite, et de manière très concrète. Par exemple allumer des générateurs de secours, ou faire tout ce qui est en notre pouvoir pour atténuer les effets immédiats de la guerre, comme le manque d’électricité entre autres ». Ils sont sur le pont 7 jours sur 7, Nadia Sollogoub le confirme : « Pendant l’entretien, ils recevaient les alertes à la bombe dans leur ville sur leur téléphone. L’un d’eux a appris que l’eau avait été coupée dans sa ville ». « Ils sont venus chercher une aide concrète. Ils ne peuvent pas faire des miracles », plaide-t-elle. La visite de cette délégation a profondément marqué la Chambre haute. Les élus se sont quittés sur la promesse de maintenir les liens, bien au-delà de la guerre.
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