Hier, dans une tribune publiée dans Le Figaro, 100 sénateurs ont dénoncé le contenu du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’un des signataires de la tribune, Olivier Paccaud était invité de la matinale de Public Sénat. Le sénateur de l’Oise estime que cet enseignement ne doit pas être réalisé par des associations, mais par les parents ou par les enseignants.
Vers un « service public » du cannabis ?
Par Public Sénat
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La légalisation du cannabis revient à nouveau sur le devant de la scène. Mais cette fois, c’est une proposition de loi, portée par des députés de différents groupes politiques et déposée jeudi 20 juin, qui remet une pièce dans la machine. Au même moment, 70 personnalités dont des politiques et des experts, font paraître dans l’Obs une tribune appelant à légaliser le cannabis récréatif et thérapeutique. Ce jeudi également, des économistes chargés de conseiller le Premier ministre, publient un rapport qui éreinte 50 ans de politiques gouvernementales. C’est le Conseil d'analyse économique (CAE), un groupement d'économistes rattaché à Matignon, qui en est l’auteur. Cette note invite à créer un "monopole public de production et de distribution du cannabis", avec producteurs agréés et boutiques spécialisées.
Loïc Prud'homme, député (La France Insoumise) de Gironde et l’un des députés auteur de la proposition de loi, explique sur le plateau d’« On va plus loin » le pourquoi de cette démarche : « Il y a 3,9 millions de consommateurs en France dont 1,2 million de consommateurs réguliers, avec les problèmes d’addiction que cela pose derrière. C’est à ça que l’on se propose de répondre en ayant effectivement un encadrement qui soit fait par l’État, par la puissance publique, par les services de santé français, pour que l’on arrive à sortir de cette problématique de santé publique. »
François Grosdidier, sénateur (LR) de la Moselle, s’oppose farouchement à la légalisation du cannabis récréatif : « Je trouve absolument extraordinaire l’argument qui est utilisé qui consiste à dire parce qu’on ne peut pas empêcher le phénomène, on va le légaliser. On n’a jamais pu empêcher complètement toutes les violations des interdits. On continue à voler, on continue à incendier, on continue à faire de la fraude fiscale, ce n’est pas pour cela qu’on va légaliser la fraude fiscale. »
En revanche le sénateur de la Moselle se positionne en faveur du cannabis thérapeutique : « Je trouve absurde que pour de nombreux malades, sclérose en plaques et bien d’autres, on n’ait pas depuis longtemps autorisé le cannabis thérapeutique. »
« La France a le record d’Europe de la consommation de cannabis »
Martine Pérez, médecin et journaliste free-lance, chroniqueuse à Pharmaradio, a également « du mal à comprendre l’intérêt de légaliser le cannabis » : « Le cannabis est une substance toxique. On le sait (…) Aujourd’hui, il y a des effets psychiatriques qui sont très clairement établis (…) C’est un facteur accidentogène [et] c’est aussi toxique pour les poumons. »
« Il serait temps qu’il y ait un débat un plus serein et que l’on ne se borne pas au grand principe des « pour et des « contre ». Avec d’horribles laxistes qui seraient pour la légalisation et des gens qui seraient pour montrer les muscles (…) et qu’il faut maintenir l’interdit » se désespère Marc Valleur, psychiatre au centre Marmottan à Paris, spécialisé dans les pratiques addictives. « La pénalisation de l’usage simple existe en France depuis 1970. C’est la législation la plus dure d’Europe en matière d’usage de drogue. Et la France a le record d’Europe de la consommation de cannabis. Il y a 17 millions de personnes qui disent « oui, on a fumé du cannabis ». C’est 17 millions que la loi actuelle permettrait de mettre un an en prison. Cette loi est absurde. »
Et d’ajouter : « On a fait un rapport avec le professeur Bernard Roch, en 1997, sur la dangerosité des drogues. Et le cannabis venait bien en dessous de l’alcool, bien en dessous du tabac et évidemment de l’héroïne et de la cocaïne. »
Vous pouvez voir et revoir ce débat, en intégralité :