Violences urbaines : Bruno Retailleau « ne regrette rien du tout » et maintient ses mots

Après avoir déploré dans la matinée « une sorte de régression vers les origines ethniques » de jeunes issus de l’immigration, le président du groupe LR au Sénat a assumé ses propos. Ils « poursuivent un chemin inverse à celui qu’on attend d’eux, c'est-à-dire intégrer complètement le modèle républicain », dénonce-t-il.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

On l’a constaté durant les récentes séances de questions au gouvernement, dans les deux chambres, le climat politique s’est tendu entre les différents bancs. Une semaine après une flambée de violences et d’émeutes dans les villes françaises, la représentation nationale apparaît divisée sur les causes de la colère et du désordre et les réponses à y apporter.

Ce mercredi matin, sur France Info, le président du groupe LR Bruno Retailleau a contesté l’approche du ministre de l’Intérieur, qui estimait que le problème tenait à des « jeunes délinquants » et non des « étrangers ». « Certes, ce sont des Français, mais ce sont des Français par leur identité […] Malheureusement pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques », a jaugé le sénateur de la Vendée. Une sortie très commentée sur les réseaux sociaux, plusieurs élus de gauche dénonçant des propos « racistes ».

Interrogé cet après-midi à la sortie de l’hémicycle où se tenaient les questions au gouvernement, Bruno Retailleau a déclaré qu’il maintenait « chacun de [ses] termes ». « Je ne regrette rien du tout, je n’enlève rien du tout », a assuré le sénateur. « Ce que j’ai dit, c’est que dans ces quartiers, on voit bien que des gamins, ou des adolescents, qui sont issus de l’immigration, poursuivent un chemin inverse à celui qu’on attend d’eux, c’est-à-dire intégrer, complètement, le modèle républicain ».

Selon lui, il y a une responsabilité collective pour avoir présenté la France « comme un contre-exemple et un contre-modèle ». « On a présenté la France comme un pays qui n’est pas aimable. Arrêtons la repentance, car cette repentance perpétuelle est une barrière qui empêche ces jeunes-là de s’assimiler complètement à notre modèle républicain, qui oublie les origines, qui oublie les croyances. C’est le citoyen universel plutôt que l’individu avec ses particularismes. »

Sur le plan des réponses immédiates aux violences, le chef de file des Républicains au Sénat s’est positionné clairement pour responsabiliser les parents des mineurs inculpés dans les émeutes. « Si on a des familles défaillantes, on doit pouvoir suspendre les allocations familiales. C’est comme ça. Il y a les droits et les devoirs », a estimé Bruno Retailleau.

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Violences urbaines : Bruno Retailleau « ne regrette rien du tout » et maintient ses mots
6min

Société

Antisémitisme : la radicalisation d’une partie de la jeunesse, première inquiétude du gouvernement et des associations

Le gouvernement a lancé lundi 6 mai des « assises de lutte contre l'antisémitisme » pour renforcer les moyens de lutte contre un phénomène en pleine expansion depuis l’embrasement de la situation au Proche Orient, et qui touche notamment la jeunesse. Selon une enquête Ifop, 35% des 18-24 ans estime qu'il est normal de s'en prendre à des juifs en raison de leur soutien à Israël.

Le

Fresnes, Prison, Centre penitentiaire, Penitentiary center
6min

Société

Drogues en prison : 52% des détenus ont déjà consommé une substance illicite en prison

L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a publié ce lundi 6 mai, sa première enquête sur l’usage des drogues dans le milieu carcéral. Zoom sur des résultats inquiétants, qui « interrogent une éventuelle adaptation des politiques sanitaires en matière de prévention et de traitement des addictions à la réalité des consommations observées ».

Le

Weekly cabinet meeting at Elysee Palace, Paris, France – 12 Jan 2024
5min

Société

Prostitution : un nouveau plan de lutte présenté ce jeudi, huit ans après la loi pénalisant les clients

Alors que la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, peine encore à produire ses effets, le gouvernement a annoncé la présentation d’un nouveau plan pour lutter contre la prostitution, à l’aube d’une augmentation inquiétante des chiffres chez les mineurs. Selon les associations, ils seraient entre 7 000 et 10 000 à être aujourd’hui prostitués, un chiffre qui a doublé ces dernières années.

Le

Enfants et ecrans
4min

Société

Rapport sur l’usage des écrans chez les enfants : « Nous avons perdu six ans », déplore la sénatrice Catherine Morin-Desailly

Commandé par l’exécutif, le rapport d’experts sur l’usage des écrans chez les enfants a été remis au président de la République ce 30 avril. En 2018, le sujet avait déjà fait l’objet d’une proposition de loi largement votée au Sénat, mais jamais discutée à l’Assemblée. Auteure du texte, la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly dénonce aujourd’hui « une perte de temps ».

Le