ZFE : « Je n’ai pas prévu de plan B » pour me déplacer sans ma voiture, alerte cette Toulousaine

ZFE : « Je n’ai pas prévu de plan B » pour me déplacer sans ma voiture, alerte cette Toulousaine

Comment conduire la transition écologique nécessaire ? Si certains habitants toulousains, comme Agnès Grillou, craignent d’être entravés dans leurs déplacements avec la mise en place des zones à faibles émissions, d’autres comme Lisa Combes jugent urgent de bannir l’automobile de nos vies. Cette semaine dans « Dialogue Citoyen » Rebecca Fitoussi questionne ces deux citoyennes en route vers une transition écologique, mais qui n’empruntent pas les mêmes chemins.
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Agnès Grillou a 55 ans, elle est enseignante à l’université de Toulouse et se déplace en voiture et à moto. Pour elle, pas possible de laisser ses véhicules au garage. Mais dans quelques mois ils ne seront plus autorisés dans les « ZFE » qui se déploient à Toulouse comme dans le reste de la France. Dans ces zones à faibles émissions, bientôt seuls les engins les moins polluants seront acceptés obligeant un certain nombre de français à changer de moyen de transport.

ZFE, une obligation pour toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants

« Je n’ai pas prévu de plan B, témoigne-t-elle, mon véhicule est un diesel, il n’a que 120 000 kilomètres au compteur, une durée de vie encore longue et comme je m’en sers peu, circulant également beaucoup à moto, je souhaite le garder ».

Des « zones à faibles émissions » contestées par certains mais pas suffisantes pour Lisa Combes. Pour cette jeune strasbourgeoise de 22 ans qui témoigne également sur le plateau de « Dialogue citoyen » l’avenir s’écrit sans voiture. « Bien sûr, c’est utopique de dire que la voiture individuelle va disparaître » affirme cette jeune architecte mais pour elle, viser un objectif ambitieux est une des clés de la transition énergétique : « tout faire pour l’atteindre, nous fait avancer », et pour cela, c’est toute notre vision de la société qui doit être revue au travers du prisme de l’écologie. « Par exemple, dans mon métier d’architecte, quand je conçois un parking, je me projette sur ce qu’il pourrait devenir après… ».

Pour Agnès Grillou, « c’est un leurre », dans certains endroits de France, on ne peut pas se passer d’une voiture, pour « transporter des packs de bouteilles d’eau ou de lait par exemple » lorsqu’on doit faire ses courses. Evidemment, pour Lisa Combes, la voiture est encore indispensable pour beaucoup de Français et « il ne faut pas enlever aux gens ce moyen de transport sans leur offrir la possibilité de solutions alternatives de mobilité douce : plus de transports en commun, des horaires plus entendus… »

Voiture individuelle contre transport public

Des transports insuffisamment développés à Toulouse, d’après Agnès Grillou. S’ils existent, les transports publics ne sont pas accessibles tard le soir : « Je suis d’accord pour tenter de réduire la pollution en repensant les moyens de déplacements, conclut-elle, mais pour cela il faudrait une harmonisation des réseaux de transports publics ». Un vœu pieux, pour le sénateur Les républicains de l’Oise Jérôme Bascher pour qui les transports publics, s’ils peuvent encore améliorer leur intermodalité, ne pourront jamais offrir la souplesse d’un mode de transport individuel. Et de conclure que seulement 16 % des Français utilisaient les transports en commun pour se rendre au travail en 2017.

Retrouvez l’intégralité de l’émission ici.

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