« Nous avons une crise institutionnelle, une crise budgétaire, en plus de la crise climatique mondiale, nous n’allons pas rajouter une crise territoriale », prévient Carole Delga, présidente de la région Occitanie et de Régions de France avant son entrevue avec le premier ministre en marge de l’assemblée des Régions de France. Alors que le projet de loi de finances, dans sa version gouvernementale, prévoit une baisse de 4,7 milliards d’euros dans les ressources des collectivités locales, les Régions de France, à l’unisson du Sénat, souhaitent limiter l’effort à deux milliards d’euros. Contrairement à l’usage, le Premier ministre ne fera pas le discours de clôture, mais sera bien présent pour échanger avec les présidents de régions.
Carole Delga plaide pour une réduction de l’effort demandé aux collectivités territoriales
L’occasion de porter leur argumentaire devant le premier ministre et de jouer le rôle des régions. « En priorité nous allons lui demander que les régions, les collectivités locales dans leur ensemble aient les moyens d’agir », assure Carole Delga. « Aujourd’hui nous ne pouvons pas continuer à avoir le prélèvement qui est prévu (environ 4,7 milliards d’euros), sinon les Français dans nos territoires vont en subir les conséquences », continue la présidente de la région Occitanie. Cette dernière rappelle que les régions jouent un rôle moteur dans l’investissement public avec 12 % de l’investissement public. Pour cette raison, Carole Delga estime qu’il faut « que l’Etat fasse aussi des économies sur son fonctionnement ».
« Si ce chiffre de 4,7 milliards d’effort était maintenu, il y aurait une baisse de l’investissement de plus de 30 %. Concrètement, ça veut dire une diminution de 4 milliards d’euros dans l’année sur l’investissement dans nos transports, dans nos lycées, nos aides aux entreprises », prévient Carole Delga. Les coupes budgétaires pourraient également avoir des conséquences sur le financement des formations professionnelles, autre compétence régionale, où il manque actuellement 280 millions d’euros selon la présidente de la région Occitanie.
« Le PS a obtenu des victoires »
Si la présidente de Régions de France compte défendre les dotations allouées aux collectivités, Carole Delga se réjouit de la tenue des négociations budgétaires entre le parti socialiste et le gouvernement. Une façon, selon elle, d’obtenir des victoires et de permettre à la France de se doter d’un budget. « Le PS a obtenu des victoires. Le financement de la suspension des retraites sera financé par une taxation du capital. Nous n’aurons pas un budget de gauche, mais un budget plus juste pour les classes populaires », estime Carole Delga.
Nouvel acte de décentralisation
Par ailleurs, Carole Delga compte profiter de son « dialogue nourri » avec le premier ministre pour avancer vers un « nouvel acte de décentralisation », comme promis par le locataire de Matignon. La présidente de la région Occitanie est confiante sur l’issue d’un nouvel acte de décentralisation estimant qu’il y a une « majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat » en faveur. « Il est indispensable ce nouvel acte de décentralisation. Il faut être lucide, les Français n’ont plus confiance dans le pouvoir politique », déclare la présidente de Régions de France, jugeant que les régions sont reconnues comme de bons gestionnaires de l’argent public.