Clôture du Congrès des maires de France : « Les maires repartent avec autant d’inquiétudes qu’ils en avaient en arrivant », tacle André Laignel

Le vice-président de l’AMF juge sévèrement le discours de Michel Barnier en clôture du congrès des maires de France. Il note aucune avancée significative et prédit un avenir noir pour les édiles français si rien ne change.
Quentin Gérard

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Le Premier ministre a été aimable. Mais sur le fond, malheureusement, les maires repartent avec autant d’inquiétudes qu’ils en avaient en arrivant au congrès », lance André Laignel, premier vice-président de l’Association des maires de France. Sur le plan financier, il ne voit aucun changement. Pourtant, Michel Barnier a promis une rétroactivité sur le fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA). Pour André Laignel, « c’est un faux cadeau » car « la rétroactivité sera probablement déclarée institutionnelle ».

« C’est une faute majeure »

Pire, cette semaine, le gouvernement a annoncé que les collectivités devront rembourser 1,9 milliard de trop perçu en compensation de TVA. « Nous sommes dans une situation plus grave sur le plan financier à la fin de ce congrès que nous ne l’étions à l’entrée », en conclut l’ancien ministre de François Mitterrand. Et d’ajouter : « Nous sommes en train de mettre en panne la capacité d’investissement des collectivités territoriales dans un moment où le pays rentre en récession économique, c’est une faute majeure ».

Ensuite, sur les prélèvements, André Laignel regrette que Michel Barnier ne touche pas au fonds de précaution de 3 milliards d’euros sur les 5 milliards demandés aux collectivités territoriales. « Le Premier ministre dit simplement que ça ne sera pas péréqué pour la redistribution, mais ça ne représente aucune avancée pour les 450 communes, départements où régions concernées », déplore-t-il. Toutefois, la commission des Finances du Sénat l’a modifié ce jeudi 21 octobre.

Le vice-président de l’AFM note tout de même une petite avancée sur la retraite des fonctionnaires territoriaux. Le premier ministre a confirmé le lissage sur quatre ans, au lieu de trois, de l’augmentation des cotisations des employeurs territoriaux à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales. « Il ne doit quand même pas nous revenir de combler les déficits alors que pendant des décennies, le fonds de retraites des collectivités locales a permis de renflouer les autres fonds de retraites », souffle André Laignel.

« Les communes ne sont pas une charge »

Si le Premier ministre a parlé des moyens des territoires, le maire d’Issoudun ne voit « pas d’évolution ». Même critique sur les contraintes. « On a parlé longuement des libertés, mais en même temps, rien n’est fait pour pouvoir les exercer. Nous sommes toujours à plus de 10 milliards de réfractions de nos moyens. C’est-à-dire, à la fois de suppression de crédits et de charges nouvelles ».

André Laignel, abonde : « Les communes ne sont pas une charge », mais « un levier de relance pour ce pays ». Et de conclure, pessimiste : « Si nous continuions la même politique que sous le gouvernement précédent, c’est malheureusement ce qui semble se dessiner, alors nous irons encore plus loin dans la crise, dans les pertes d’emplois et dans les entreprises qui ferment ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Press Conference By Mr. FrançOis BAYROU, Prime Minister Of France
6min

Territoires

Administration territoriale de l’Etat : François Bayrou souhaite renforcer le pouvoir de dérogation des préfets pour lutter contre « les normes stupides »

À l’occasion d’un déplacement à Chartres, le chef du gouvernement a présenté son projet de réforme de l’administration territoriale de l’Etat. Sans dévoiler l’ensemble des contours de ce projet de réforme, le Premier ministre a affirmé vouloir faire du préfet le « délégué territorial » de l’Etat et renforcer son pouvoir de dérogation.

Le

Le Mans Manifestation des maires de la Sarthe
2min

Territoires

Sondage : avant les municipales 2026, le maire reste de loin l’élu préféré des Français

Dans moins d’un an, les Français seront appelés aux urnes pour les élections municipales de mars 2026. Selon le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat, le maire demeure aujourd’hui l’élu préféré des Français, avec 60% d’opinions favorables. Un résultat qui le place loin devant les députés, les sénateurs ou le président de la République Emmanuel Macron.

Le