Congrès de l’AMF : les maires arborent une écharpe noire en signe de protestation au budget 2025

Des dizaines d’élus locaux se sont rassemblés lors du Congrès des maires et ont revêtu une écharpe noire à la place de leur ruban tricolore, ce mardi, dans le principal hall de la porte de Versailles, à Paris. Une « action forte » destinée à protester contre les économies demandées par le gouvernement aux collectivités territoriales, dont les communes. Le président de l'AMF, David Lisnard, et son numéro 2, André Laignel, ont tous deux participé à cette opération.
Théodore Azouze

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Des écharpes noires en signe de contestation. Le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, avait promis lundi sur Public Sénat une action « forte » durant le Congrès annuel des maires. Pour cette journée d’ouverture de l’événement, plusieurs dizaines de maires se sont réunies dans le principal hall du parc des expositions de la porte de Versailles. Au lieu de leurs traditionnels rubans tricolores, les élus ont cette fois revêtu une écharpe majoritairement de couleur noire, avec un simple rappel des couleurs de la République dans un fin liseré. Leur objectif ? Exprimer leurs protestations contre les économies prévues par le gouvernement pour les collectivités territoriales. Au total, 5 milliards d’euros sont réclamés dans le cadre du projet de loi de finances aux administrations locales, dont les communes.

« Il faut que les communes puissent vivre »

Symbole d’un Congrès placé par beaucoup de maires sous le signe de la « colère », ce happening avait pour but de représenter ce qu’impliquerait « la mort des communes », selon les mots prononcés par David Lisnard devant ses collègues élus. « Il faut que les communes puissent vivre », a-t-il lancé à la foule. Les principaux représentants de l’AMF étaient présents au premier rang de cette action. Pour le premier vice-président délégué de l’association et maire (PS) d’Issoudun André Laignel, ce rassemblement constitue une « affirmation » du « combat » à mener pour « continuer à donner à nos communes la capacité d’action pour être au service de nos concitoyens ». « Ce noir, c’est à la fois la tristesse de la manière dont sont traités les élus locaux, mais aussi la révolte qui nous anime pour que nous puissions retrouver une capacité de marche en avant au service de la France dans son ensemble et de chacun de nos territoires », poursuit-il au micro de Public Sénat.

Dans un récent rapport du Cevipof et de l’AMF, 27 % des maires disent obtenir « la reconnaissance de l’État » et de ses services. Ils représentaient 39 % des édiles en 2020. Un chiffre en baisse, qui traduit les difficultés pour les élus locaux à travailler avec l’État au quotidien. « Ce que propose le gouvernement, cela ne change rien dans mon quotidien d’individu de maire, a expliqué David Lisnard après l’action des écharpes noires. En revanche, cela peut avoir une conséquence extrêmement négative sur le quotidien de beaucoup de Français, parce que ce sont des prélèvements de plus qui vont se faire au détriment de la petite enfance, de la transition énergétique et écologique, du traitement des personnes en difficulté… »

Le Congrès des maires doit se tenir jusqu’à jeudi à Paris. Le Premier ministre Michel Barnier viendra y donner un discours de clôture, très attendu par les maires. Certains espèrent l’annonce d’une baisse de l’effort budgétaire qui leur est demandé, à l’instar de l’allègement de l’enveloppe à payer par les départements, la semaine dernière. Une réduction de ces prélèvements « serait la moindre des choses », selon le maire (PS) du Mans, Stéphane Le Foll, invité ce mardi de la matinale de Public Sénat.

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