Mal engagée la réforme constitutionnelle pour assurer à la Corse un nouveau statut ? Le groupe Les Républicains du Sénat, indispensable à la réussite d’une révision au Congrès, est très réservé, pour ne pas dire profondément inquiet face aux propositions du ministère de l’Intérieur. Leur président, Bruno Retailleau, l’a encore redit ce mercredi à notre micro. « C’est très choquant », s’exclame le sénateur de la Vendée, qui redoute qu’en donnant « quitus aux nationalistes », le gouvernement va « au-delà de problèmes ».
Lors des questions au gouvernement, l’un des orateurs du groupe s’en est aussi ému devant le gouvernement. « Vous êtes en train de capituler devant les séparatistes », a dénoncé le sénateur LR Francis Szpiner.
Des alertes assez mal comprises du côté du gouvernement. « Je crois qu’il ne faut pas être caricatural », a opposé la ministre des Relations avec le Parlement, Marie Lebec, sur Public Sénat. L’ancienne députée Renaissance rappelle que la « première version de l’accord » conclu entre les élus locaux corses et le ministère de l’Intérieur est une « voie équilibrée », et les parlementaires auront tout le loisir de « s’emparer du sujet et de placer les curseurs là où ils estiment ».
« Gérald Darmanin l’a très bien rappelé, trois fois de suite les Corses ont souhaité ont voté pour les partis autonomistes, souhaitent avoir davantage d’autonomie et donc je suis sûre qu’au Sénat on saura entendre et trouver les bons leviers pour que cet accord puisse se matérialiser en texte de loi », a-t-elle répondu, rappelant que les sénateurs « sont les représentants des collectivités territoriales », et donc de la Corse.