La Reunion Storm

Cyclone Belal : « On voit le bout du tunnel » selon le préfet de l’Île de la Réunion Jérôme Filippini

Malgré les rafales de 200km/h qui ont frappé l’île de la Réunion, le scénario catastrophe a été évité. Gerald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer a annoncé l’envoi de 150 personnes de la sécurité civile sur place.
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Il s’était attendu au pire, mais celui-ci aura été évité. Lors d’une conférence de presse, le préfet de l’île est prudent : « On voit le bout du tunnel (…) si Belal a la gentillesse de ne pas nous réserver de surprises ce soir ou demain matin ».  Depuis dimanche soir, les 870 000 habitants de l’Île de la Réunion sont confinés chez eux. Des vents violents allant parfois jusqu’à 200km/h ont frappé certains coins de l’île courbant les palmiers sous leurs forces. Une personne sans-abri est décédée dans la commune de Saint-Gilles. Bien que les causes de sa mort ne soient pas encore connues, ce dernier avait refusé de se mettre à l’abri dans un centre d’hébergement.

Quelques heures avant le passage du cyclone à 9H ce lundi matin, l’alerte violette avait été déclenchée. Ce niveau de vigilance maximale obligeait non seulement les habitants, mais aussi les secours à se confiner face à la force des intempéries. À la mi-journée, le niveau d’alerte est redescendu d’un niveau afin de permettre aux équipes de secours de venir en aide à la population. Les quelque 870 000 habitants de l’île sont toujours invités à rester chez eux. Selon une habitante de l’île, « nous sortons en principe du confinement demain matin ».

 

150 personnels de la sécurité civile déployés

 

A l’heure actuelle, 100 000 personnes sont privées d’électricité et l’eau a été coupé à près de 55 000 personnes dans le cadre de coupures préventives. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin a annoncé sur X, le déploiement de « 150 personnels de la sécurité civile, des gendarmes, ainsi que des agents d’Enedis ». Leur arrivée est prévue dès que l’aéroport de l’île sera à nouveau opérationnel. Le sénateur de la Réunion Stéphane Fouassin de la majorité présidentielle (RDPI) se dit « pleinement satisfait de la réactivité du Ministre Gérald Darmanin qui a en charge les Outre-Mer ainsi que le premier ministre Gabriel Attal ». Une trentaine de militaires de la sécurité civile venus de Mayotte sont aussi attendus. Stéphane Fouassin déplore les « conséquences qui commencent déjà à montrer le bout de leur nez » et sera « vigilant à la prise en compte des dégâts du monde économique, agricole et social ». Il rassure : « Nous serons aux côtéx des Réunionnais ».

Après l’Île de la Réunion, c’est au tour des services météorologiques de l’Île Maurice de sonner l’alarme. Une alerte de niveau 3 sur 4 en raison de la « menace direct » a été émise. Le cyclone Belal pourrait toucher l’île demain, mardi.

Dans la même thématique

Cyclone Belal : « On voit le bout du tunnel » selon le préfet de l’Île de la Réunion Jérôme Filippini
6min

Territoires

Victimes à Mayotte : le sénateur Saïd Omar Oili réclame une commission d’enquête sur la gestion de crise

Trois semaines après le passage ravageur du cyclone Chido sur Mayotte, le sénateur RDPI (Renaissance) de l’archipel Saïd Omar Oili était l’invité de la matinale de Public Sénat. Victimes de Chido : « J’ai posé des questions régulièrement aux services de l’Etat et je n’ai jamais eu de réponses » Interrogé par la journaliste du Journal de Mayotte Mathilde Hangard, le sénateur exprime son fort agacement concernant la gestion de crise de l’Etat. Auteur d’une demande de commission d’enquête sur la gestion de crise, l’élu a écrit le 7 janvier un courrier au ministre des Outre-mer afin de connaître le bilan des victimes de la catastrophe naturelle. A date, les chiffres officiels font état de 39 morts, 124 blessés graves, 4 232 blessés légers. « J’ai posé des questions régulièrement aux services de l’Etat et je n’ai jamais eu de réponses », s’indigne-t-il, « je ne peux pas, au nom des victimes et de ceux qui souffrent, laisser tomber ce sujet-là, parce qu’il y a des gens qui sont peut-être ensevelis sous les décombres et que l’on n’a jamais retrouvés ». Saïd Omar Oili s’inquiète pour les Mahorais et déplore un manque de communication, d’anticipation et de transparence dans l’aide apportée aux sinistrés. « On n’a pas cherché [les personnes disparues]. Je suis élu local depuis vingt-cinq ans. Il y a des gens, quand on va dans les quartiers, je ne les vois pas. Ils sont où ? », demande-t-il sur le plateau de Public Sénat. « Je n’accuse personne, mais pour l’heure […] il n’y a pas de transparence, on dit tout et son contraire ». Mathilde Hangard, présente sur place, souligne que malgré les annonces de la préfecture, certains habitants n’ont toujours pas accès à l’eau, que des queues se forment dans les supermarchés, qu’on s’éclaire encore à la bougie par endroits et que des Mahorais doivent faire parfois plusieurs kilomètres pour trouver du réseau. Le ministère de l’Intérieur annonce pourtant sur son site que « presque 100 % de la population est raccordée à l’eau courante », que « 72, 5 % des clients sont alimentés » en électricité et qu’entre 85 et 93 % des abonnés des opérateurs sont couverts par le réseau. « J’espère qu’au nom de ces victimes, on ira jusqu’au bout de cette commission parlementaire » Ces écarts, Saïd Omar Oili ne se les explique pas. C’est la raison pour laquelle il a demandé au président de son groupe la constitution d’une commission d’enquête sur la gestion de crise. « J’espère qu’au nom de ces victimes, on ira jusqu’au bout de cette commission parlementaire, pour qu’enfin ce genre de choses ne se passe plus dans nos territoires vulnérables », affirme-t-il. D’autres territoires ultramarins sont sujets aux cyclones, comme La Réunion ou les Antilles. Au travers de cette commission d’enquête, l’élu souhaite également mettre en lumière le manque d’anticipation. « Pourquoi, alors que depuis le 8 décembre nous savions tous que le cyclone allait taper Mayotte et qu’il serait très violent, n’a-t-on pas prépositionné des gens sur place pour aller chercher les victimes ? », s’interroge-t-il, « on le voit dans le monde entier, lorsqu’un événement pareil arrive, on prend les mesures de précaution, ça n’a pas été fait cette fois-ci ». Projet de loi d’urgence pour Mayotte : un texte « plein de mesures mélangées » Pour faire face à l’urgence et la reconstruction, qui s’annonce colossale, le nouveau gouvernement planche sur un texte d’ « urgence », présenté ce matin en conseil des ministres, et sur un texte « de refondation » présenté en mars. Des projets de loi qui laissent sceptique le sénateur de Mayotte. Il juge le texte d’urgence fourre-tout, avec « plein de mesures mélangées ». Pourtant, les enjeux sont majeurs, en particulier en ce qui concerne la rentrée scolaire des élèves de l’archipel. Sur le plateau de Public Sénat, Saïd Omar Oili s’inquiète : « Dans l’étude d’impact de la loi d’urgence, on parle de 47 % des établissements publics détruits. Comment peut-on imaginer faire une rentrée de 117 000 élèves ? Ce n’est pas possible ». D’autant que les salles de classe manquaient bien avant le passage du cyclone, d’après le sénateur. Ce que l’élu attend surtout, ce sont des moyens, alors que l’examen du projet de loi de finances sera repris la semaine prochaine au Sénat. Il dénonce l’interventionnisme déconnecté de l’Etat. « Les gens qui viennent chez nous s’occuper de la reconstruction ne connaissent pas la culture mahoraise. La gestion même de la crise est désastreuse, parce qu’on a fait venir des gens de l’hexagone et il n’y a pas d’élus locaux et d’habitants parmi eux », déplore-t-il. Lutte contre l’immigration à Mayotte : « C’est un problème de moyens » Le second projet de loi à venir concernant l’archipel s’attaquera à l’immigration. C’est le souhait des ministres des Outre-mer Manuel Valls et de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Nous avons un problème avec l’immigration », affirme Saïd Omar Oili. « Il n’y a jamais eu autant de barques arrivées chez nous que depuis qu’il y a eu le cyclone, car tous les bateaux militaires qui devaient contrôler les frontières se sont échoués », explique-t-il. Mais pour lui, la solution ne réside pas nécessairement dans un nouveau durcissement du droit du sol. « Il y a de l’hypocrisie dans tout ce que nous faisons : nous avons demandé depuis longtemps la fin des cartes de séjour territorialisées », s’indigne-t-il. Ces cartes de séjour, qui n’existent qu’à Mayotte, interdisent leur détenteur de se déplacer dans tout autre département français. Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait prévu de les supprimer en février 2024, lors de son passage sur l’archipel. Saïd Omar Oili plaide également pour une augmentation des moyens dans le contrôle des côtes de l’île pour empêcher toute arrivée illégale. « Aux Antilles, ils ont des patrouilleurs partout, c’est un problème de moyens », affirme-t-il. Interrogé sur la présence de Marine Le Pen à Mayotte en début de semaine, Saïd Omar Oili est catégorique : « Je ne veux pas que Mayotte serve de politique au niveau national. J’ai l’impression que notre île est devenue un jeu humain. Les gens viennent, ils nous regardent et essaient de trouver des solutions, qui ne sont pas des solutions pour nous, qui sont des solutions électoralistes ».

Le

AL 1
6min

Territoires

Ravagée par trois guerres en moins d’un siècle… « Alsace dans la tourmente de l’Histoire »

En l’espace d’une vie, les Alsaciens ont dû changer quatre fois de nationalité contre leur gré. Devenue allemande en 1871, redevenue française au lendemain de la Première Guerre mondiale, avant de passer sous le joug nazi… l’histoire de l’Alsace est faite de déchirements. Des souffrances mais aussi une résilience et une certaine ardeur de vivre. C’est cela que raconte le documentaire de Richard Puech « Alsace dans la tourmente de l’Histoire » diffusé sur Public Sénat.

Le