Territoires
Un rapport d’une commission d’enquête du Sénat formule 16 recommandations pour restaurer le principe de libre administration des collectivités, en leur garantissant une réelle autonomie fiscale.
Le
Par Simon Barbarit
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Ce sont des images d’un cyclone d’une violence inouïe que Fatihou Ibrahime, président du collectif « citoyens de Mayotte », a fait parvenir à Public Sénat. Dans la commune d’Acoua, au Nord-ouest de l’île, le maire, Marib Hanaffi, fait part du décès d’une mère de famille suite à l’effondrement du toit de sa maison « et son enfant de 8 ans est grièvement blessé ». « On ne pouvait les évacuer car tout était bloqué », souligne-t-il.
« Tous les arbres sont par terre. Il n’y a plus rien […] Les établissements publics, la mairie, les écoles, la police municipale n’ont plus de toits », se désole-t-il, dans cette vidéo tournée dimanche. Le maire insiste par ailleurs sur l’inquiétude de ses administrés qui « se demandent s’ils vont avoir de la nourriture ».
Toujours au Nord-Ouest, dans la commune Mtsamboro, Anissati Benali, la deuxième adjointe au maire se réjouit de ne pas avoir eu de morts « mais on a deux blessés dont un très grave ». En ce qui concerne le bilan matériel, « neuf maisons sur dix n’ont plus de toits. Les gens sont traumatisés. On n’a plus d’eau […] Les habitants n’ont rien à manger. On est coupé du monde entier », appelle-t-elle à l’aide.
Depuis Bandraboua, au Nord-Est, Fatihou Ibrahime, explique que « le plus difficile ça a été la deuxième partie du cyclone ». « Quand la première partie est passée on osait encore ouvrir et filmer, après il y a l’œil du cyclone qui est passé, un moment d’accalmie qui a duré cinq, dix minutes, et ensuite la deuxième partie ça a été l’enfer sur terre. On n’a même pas osé ouvrir les baies vitrées, on sentait la maison qui bougeait alors que c’est une maison plutôt solide, construite en parpaing. On a vu à côté des tôles, avec la charpente être arrachées, s’envoler à plusieurs dizaines de mètres », témoigne-t-il avant d’ajouter : « Tout le monde se demande ce qu’il va se passer ensuite, est-ce que les gens ne vont pas se battre pour avoir de quoi donner à manger à leurs enfants […] On a peur du choléra comme l’eau est coupée depuis le début du cyclone. J’ai beaucoup hésité mais n’ayant pas le choix, avec ma femme, on a été à la rivière prendre de l’eau dans les bidons ».
Saïd Maanrifa Ibrahima, maire de Mtsangamouji au Nord-Ouest « espère que l’Etat, mettra les moyens nécessaires pour que Mayotte se reconstruise ». « Au-delà d’une semaine on n’aura pas d’électricité sur certains quartiers de Mayotte. J’appelle à la patience, c’est la nature qui s’est déchaînée aujourd’hui ».
En Aveyron avec Alain Marc