Dominique Faure vivement chahutée par les sénateurs après l’annonce d’un dispositif « Alarme élus »

Après l’audition, dans la matinée, du maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, les questions posées au gouvernement se sont largement concentrées sur la question de la protection des élus locaux. Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales, a tenté de rassurer l’hémicycle, sans succès.
Henri Clavier

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Interrogée par Françoise Gatel, sénatrice Union Centriste d’Ille-et-Vilaine et présidente de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales, sur les mesures que l’Etat comptait mettre en place pour assurer une meilleure protection des élus, la réponse de Dominique Faure a déclenché les huées des parlementaires. Le Sénat, chambre représentative des collectivités territoriales, apporte une attention particulière aux élus locaux et aux conditions d’exercice de leurs mandats. Alors que Yannick Morez a rappelé que sa démission avait été provoquée par l’absence de soutien de l’Etat face aux violences et menaces de l’extrême droite dont il est l’objet.

 « Le diagnostic nous le partageons. C’est par la solidarité et par l’action que nous allons endiguer la violence contre les élus », explique Dominique Faure. Seul inconvénient, le sujet avait déjà été évoqué dans l’hémicycle sans déclencher une action de l’Etat comme a pu l’expliquer le maire de Saint-Brevin-les-Pins devant les sénateurs. « Le couple Préfet maire, on le connaît tous ici, il est efficace », a poursuivi Dominique Faure contredisant donc le témoignage de Yannick Morez, parlant d’une « inaction perçue par vous [les sénateurs] ». Pour rappel, après l’incendie de ses voitures et de son domicile, le maire de Saint-Brevin-les-Pins n’a pas obtenu de protection policière.

Un plan « alarme élu »

Devant les sénateurs, Dominique Faure annonce la mise en place d’un dispositif « Alarme élus » qui doit mobiliser « 3 000 référents dans la gendarmerie et la police sur les violences faites aux élus ». La ministre souhaite également « inviter les maires à donner leurs numéros de téléphone aux préfets, aux gendarmes pour qu’ils puissent bénéficier d’un traitement spécifique ». Une réponse vécue comme un affront par des parlementaires qui ont, à plusieurs reprises, alerté le gouvernement sur les pressions que subissent un nombre croissant d’élus locaux. Les sénateurs déplorent notamment l’absence de réponse de l’Etat pour la protection des élus locaux. Comme précisé en amont par Dominique Faure, d’autres mesures devraient être annoncées après l’entrevue, prévue ce soir, entre Yannick Morez et Élisabeth Borne.

 

Dans la même thématique

Police Municipale COVID 19
6min

Territoires

Aménagement du territoire : les sénateurs proposent une refonte des zones de revitalisation rurale

Les sénateurs ont présenté aujourd’hui une proposition de loi destinée à renouveler le dispositif des Zones de revitalisation rurale (ZRR), un dispositif permettant aux communes rurales de bénéficier de régimes d’exonérations fiscales sous certaines conditions. L’ambition du texte sénatorial est de refondre les critères afin d’améliorer l’efficacité d’un dispositif initié en 1995.

Le

La sélection de la rédaction

Maire et echarpe tricolore
6min

Politique

Démission du maire de Saint-Brévin : que prévoit la loi pour protéger les élus ?

La démission du maire Yannick Morez, victime d’un incendie criminel de son domicile relance le débat sur les violences faites aux élus. L’absence de protection de l’Etat est pointée du doigt. Quel est l’état du droit ? Depuis plusieurs années, la Haute assemblée a renforcé les dispositions législatives pour protéger les élus. Un amendement en ce sens sera déposé lors de l’examen du projet de loi d’orientation et programmation du ministère de la justice, le mois prochain.

Le

Echarpe tricolore politique – Political tricolor scarf
6min

Institutions

Démissions de maires : un phénomène en hausse ?

La démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins Yannick Morez replace au cœur de l’actualité une tendance qui ne semble pas s’essouffler. Le gouvernement veut mieux cerner le phénomène. L’Association des maires de France alerte sur un mouvement plus large, loin de se limiter au premier visage d’un conseil municipal.

Le