« Les Parisiens sont excédés » : Céline Boulay-Espéronnier épingle la gestion budgétaire d’Anne Hidalgo

« Les Parisiens sont excédés » : Céline Boulay-Espéronnier épingle la gestion budgétaire d’Anne Hidalgo

La sénatrice (apparentée LR) Céline Boulay-Espéronnier a pris la parole ce 16 novembre 2022 au Sénat pour dénoncer la gestion financière de la ville de Paris et la hausse record de la taxe foncière. Le ministre des comptes publics Gabriel Attal lui a emboîté le pas et s’en est pris lui aussi à l’action d’Anne Hidalgo.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

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Une fois n’est pas coutume, il y avait de l’écho entre la réponse et la question ce 16 novembre au Sénat. Céline Boulay-Espéronnier (apparentée LR) a décidé de sonder le gouvernement sur les remèdes à appliquer à la capitale. La sénatrice de Paris a notamment reproché à la maire Anne Hidalgo d’avoir manqué à sa promesse, en provoquant une hausse de 52 % du taux de la taxe foncière. « Les Parisiens ont appris d’une manière cavalière qu’elle allait augmenter la taxe foncière de plus de 50 % pour sortir Paris du chaos économique dans lequel la mairie se trouve », a dénoncé cette ancienne conseillère du 16e arrondissement. « La majorité de gauche avait pourtant hérité d’une situation saine lors de l’alternance. Les Parisiens sont excédés. Les services publics ne sont pas à la hauteur d’une grande métropole européenne. Paris se déclasse. » Sur les bancs du groupe socialiste, le sénateur David Assouline est intervenu à plusieurs reprises.

Au nom des libertés locales, Céline Boulay-Espéronnier a cependant estimé qu’il n’était pas sérieux de parler d’une éventuelle « mise sous tutelle », comme l’a déjà réclamée Rachida Dati, la maire LR du 7e arrondissement. Ce qui n’empêche pas le gouvernement de s’intéresser à la question. « Il est temps que le président de la République s’intéresse au cœur de la région capitale », a estimé celle qui avait soutenu un candidat LREM aux dernières législatives.

« L’État ne peut pas faire les réformes nécessaires de la ville de Paris, à la place de la ville de Paris »

Gabriel Attal, ministre des comptes publics, s’est inscrit totalement dans le même constat. « La réalité, c’est que Mme Hidalgo considère qu’elle est condamnée à taxer plus parce qu’elle refuse de dépenser moins et de maîtriser ses dépenses et de faire des réformes à la Ville de Paris. » Le ministre, militant socialiste au moment de la première élection d’Anne Hidalgo en 2014, s’est permis quelques suggestions en direction de l’édile. « Appliquer vraiment » les 35 heures aux fonctionnaires de la Ville de Paris ou encore « arrêter avec une explosion des dépenses discrétionnaires de subventions à des associations parfois faméliques » : en voici deux exemples. « L’État ne peut pas faire les réformes nécessaires de la ville de Paris à la place de la ville de Paris », a-t-il néanmoins précisé.

Le responsable du budget de l’État a également indiqué s’être opposé au « système des loyers capitalisés », mis en place sous François Hollande. Ce dispositif permettait à la Ville d’acquérir des logements, confiés ensuite aux bailleurs sociaux, en échange du versement anticipé de plus années de loyers, pour équilibrer le budget. Une « véritablement bombe à retardement », selon le ministre.

Ces critiques, qui rejoignent celles régulièrement émises par la droite au Conseil de Paris, ont été applaudies par la sénatrice. « Je suis ravie que nous partagions la même analyse, et que nous puissions travailler ensemble à faire en sorte que Paris se porte mieux. » À moins d’un an des prochaines élections sénatoriales à Paris, l’appel est lancé.

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