La crise de l’énergie toujours au cœur des préoccupations pour la séance de rentrée des questions au gouvernement au Sénat. Interpellée sur la situation des collectivités et des entreprises qui font face à la hausse des factures d’électricité, la Première ministre Élisabeth Borne s’est engagée « à ce qu’aucune collectivité ni aucune entreprise ne soient laissées dans l’impasse », annonçant la présentation prochaine d’un nouveau volet de mesures.
« Les prix ne retrouveront pas les niveaux artificiellement bas de la crise du covid-19, mais ils ne peuvent pas non plus rester à des niveaux artificiellement hauts, tirés par la spéculation. Nous devons ramener les prix de l’électricité à des niveaux cohérents avec les coûts de production », a martelé la cheffe du gouvernement, évoquant notamment les discussions engagées au niveau européen pour faire baisser les prix.
« Le gouvernement présentera prochainement des propositions »
« Nous travaillons en parallèle, au niveau français, à d’autres mécanismes », a indiqué Élisabeth Borne, évoquant « les collectivités les plus exposées, comme celles qui connaissent des activités saisonnières ou gèrent de gros équipements. » « Pour les entreprises : nous allons améliorer les aides exceptionnelles pour les gros consommateurs d’énergie », a-t-elle également précisé. « Le filet de sécurité mis en place pour traiter les cas les plus difficiles sera renforcé, le gouvernement présentera prochainement des propositions », a promis la locataire de Matignon.
Élisabeth Borne répondait aux préoccupations du sénateur François Patriat, chef de file des macronistes au Sénat. « L’inquiétude est chez les particuliers, l’inquiétude est chez les entrepreneurs, les agriculteurs. L’inquiétude est aussi chez les maires et dans les collectivités locales », a-t-il pointé, tout en saluant la mise en place du bouclier tarifaire, qui doit limiter les hausses des prix du gaz et de l’électricité à 15 % en 2023. « Nous sommes en Europe, aujourd’hui, ceux qui ont le moins d’inflation », a-t-il salué.
Les collectivités s’inquiètent des modalités de répartition
Son collègue socialiste, Jean-Pierre Corbisez s’est montré moins optimiste quant aux dispositifs déjà adoptés. « Nous savons déjà que l’enveloppe de 430 millions mobilisée par le budget rectificatif 2022 sera insuffisante, même si elle était portée à un milliard », a-t-il alerté. Par ailleurs, « la mise en œuvre inquiète les élus locaux : les répartitions entre les différents niveaux des collectivités ne sont pas connues, les modalités opérationnelles restent floues… », a-t-il énuméré. « Nous finalisons le travail qui va nous permettre d’expliquer comment, face à une situation que nous n’estimons pas tenable, nous allons accompagner les collectivités exposées », lui a répondu Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Ce responsable gouvernemental a également fait valoir la hausse de la Dotation globale de fonctionnement (DGF), qui devrait être portée à 210 millions d’euros dans le prochain budget.
De son côté, Élisabeth Borne a aussi évoqué les discussions engagées par Bercy avec les fournisseurs d’énergie. « Les engagements pris vont permettre qu’il n’y ait plus de collectivités ou d’entreprises sans fournisseurs d’énergie. Des offres seront faites à chacun. La Commission de régulation de l’énergie va publier des indicateurs pour que chacun puisse vérifier que les offres ne sont pas abusives », a-t-elle encore indiqué.