Banlieue : où sont passés les candidats ?

Banlieue : où sont passés les candidats ?

Chômage, immigration, délinquance… Peu d’actions semblent avoir été menées pendant le quinquennat de François Hollande au sujet des banlieues. A la veille des élections présidentielles, la question des « quartiers »  est une des grandes absentes des programmes des candidats et du débat public. Pourtant, la situation des banlieues reste préoccupante. Regards croisés sur les maux de ces territoires oubliés de la République.
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A quelques jours de la présidentielle, que vont voter les banlieues françaises ? Quel candidat saura séduire l’électorat populaire ? Difficile de le dire tant le sujet n’est pas abordé. Pourtant, avec un chômage en hausse dans les banlieues, la situation de ces quartiers est une priorité. Hamé, auteur, réalisateur et membre du groupe de rap La Rumeur appréhende l’abstention : « L’offre politique est inaudible à destination des quartiers et quand elle l’est, c’est plutôt sur le registre punitif, coercitif et sécuritaire ». Celui qui refuse d’être le porte-parole des banlieusards perçoit distinctement un « désaveu de l’offre politique ».

Pourtant, il existe des ressources au-delà du périphérique. Pour Bruno Beschizza, il est urgent de réveiller l’énergie des banlieues. Pour le maire Les Républicains d’Aulnay-sous-bois, il faut « rendre à nouveau attractifs ces territoires aux classes moyennes, à l’investisseur et aux entreprise ».

Mais par où commencer ? Olivier Klein, maire socialiste de Clichy-sous-Bois, refuse de dresser un bilan négatif des gouvernements précédents, de gauche comme de droite :

« Beaucoup de choses ont été faites en réalité à travers les différentes actions de la politique de la ville […] La difficulté c’est qu’on a jamais, je crois, été capable de mener en même temps et de front toutes les actions nécessaires, sur le logement, sur l’emploi, sur les transports, sur l’école […] La politique de la ville est la politique des villes et elle doit s’attaquer à toutes ces questions en même temps ».

Si un certain nombre de travaux ont été engagés pour raser les hauts immeubles insalubres, Olivier Klein refuse de voir ses habitants captifs de la fatalité et continue de prôner le désenclavement de Clichy-sous-bois.

C’est la fraternité qui entraîne le nous 

Toutefois l’action des responsables politiques reste insuffisante et certains préfèrent investir des sujets polémiques sur l'identité ou le religieux, plutôt que de résoudre les problématiques de chômage, de logement, de relégation spatiale ou sociale. 

Hamé, entre autres, s’interroge sur le rôle du maire de banlieue. Doit-il résorber la pauvreté de ces quartiers ou canaliser le mécontentement grandissant des populations désabusées ?

« Malheureusement, […] ce à quoi on nous a accoutumés et, quelle que soit la majorité, c’est à une gestion, à un accompagnement de la misère et de la pauvreté dans le meilleur des cas. Et dans le pire des cas, un dressage. [...]  On construit l'image d'un ennemi intérieur ».

 

Les banlieusards, figure symbolique de l'ennemi intérieur ? Claude Dilain, à la fin du documentaire, rappelle néanmoins une évidence : « Il n'y a pas "Eux", et "Nous". Il y a "Nous". C'est la fraternité qui entraîne le "Nous" ».

 

Retrouvez l’émission Un Monde en Docs consacrée aux banlieues dans la campagne présidentielle le samedi 08 avril à 22 heures et le dimanche 09 avril à 9 heures.

 

 

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