Le budget de l’agence spatiale européenne « c’est trois fois moins que les Américains », regrette cet eurodéputé tchèque

Le budget de l’agence spatiale européenne « c’est trois fois moins que les Américains », regrette cet eurodéputé tchèque

Après la crise covid-19, la course aux étoiles a repris de plus belle. Après un lancement réussi pour la fusée Artémis du côté des Américains, l’arrivée des lanceurs « low cost » d’Elon Musk et Jeff Bezos, les Européens attendent avec impatience le lancement de la prochaine fusée européenne Ariane 6 qui a pris deux ans de retard. La hausse de 17 % du budget de l’agence spatiale voté cette année européenne suffira-t-elle à combler le retard pris dans le domaine spatial ? Cette semaine, « Ici l’Europe » ouvre le débat.
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Après plusieurs reports, la mission américaine Artémis s’est terminée par un succès ce dimanche 11 décembre 2022. La capsule Orion est bien revenue sur terre après son tour autour de la lune. Des débuts encourageants pour le programme spatial de la NASA, qui ambitionne d’envoyer de nouveaux des astronautes à sur l’astre avant d’y établir une base. Si les Européens participent à l’aventure avec l’appui d’autres partenaires ce vol réussi replace les Etats-Unis en tête de la conquête spatiale.
A côté, les Européens font grise mine. Le lancement de la fusée Ariane 6 accuse trois années de retard avec un premier vol dorénavant espéré pour la fin de l’année 2023. « Actuellement, nous n’avons pas de fusée et c’est un grand problème. On n’a pas de capacité d’aller dans l’espace en tant qu’Européen, et ça, c’est un vrai enjeu », déplore l’eurodéputé écologiste allemand Daniel Freund.

Augmentation du budget de l’agence spatiale européenne de 17 %

C’est aussi une affaire de gros sous. Et pour tenter de rester dans la course aux étoiles, l’ESA, l’agence spatiale européenne, a vu son budget augmenter de 17 %, soit 17 milliards d’euros entre 2023 et 2025. Un premier pas pour l’élu tchèque (Renew) Ondrej Kovarik. « C’est clair qu’on peut toujours faire beaucoup plus. C’est trois fois moins que les Américains. Mais en même temps, si on regarde les tendances des dernières années, malgré la pression sur les finances publiques, on est capable d’augmenter les montants qui sont dédiés au programme spatial. Donc cette volonté politique d’en faire plus elle est là. »

Avoir un accès autonome à l’espace ?

Certes le budget dévolu est inférieur que celui des Américains, mais Christophe Grudler, eurodéputé français (Renew) spécialiste des questions spatiales récuse « la culture du complexe » trop répandue, selon lui, au sein de l’Union européenne. « On a des outils de précision qui sont les meilleurs au monde, que les Américains ou d’autres états prennent, car nous sommes les meilleurs simplement. Il faut qu’on soit fiers de nous, on investit quand même chaque année 10 milliards d’euros en comptant tous les États membres ! Donc il y a une vraie volonté d’avoir cet accès autonome à l’espace, qui assure notre indépendance quelque part et le fait que notre avenir est entre nos mains. » Derrière la conquête spatiale, les enjeux sont multiples mais avant tout stratégiques, tant d’un point de vue civil que militaire. Avec un projet phare pour l’ESA pour les années à venir, qu’il lui faut absolument réussir : la mise en orbite de la constellation de satellites de télécommunication IRIS. Un enjeu de taille, qui permettrait de « concurrencer la constellation privée d’Elon Musk, qui en fonction de ses humeurs ou autre, sur l’Ukraine notamment, fait un peu ce qu’il veut », rappelle Christophe Grudler.

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