Emmanuel Macron « n’est qu’un modeste inspecteur des finances » tacle Emmanuel Todd

Emmanuel Macron « n’est qu’un modeste inspecteur des finances » tacle Emmanuel Todd

Invité de l’émission « On va plus loin », l’historien Emmanuel Todd est venu parler de son livre « Où en sommes-nous ? »  (Seuil), tout en assénant quelques coups de griffes à Emmanuel Macron.  
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Après les polémiques de son précédent livre « Qui est Charlie ? », critiquant les manifestants du 11 janvier 2015, l’historien et anthropologue, Emmanuel Todd revient avec un nouveau livre. L’occasion également de répondre aux propos qu’aurait tenu Emmanuel Macron et divulgués dans le livre de Philippe Besson, visant certains intellectuels, dont Todd. Les présentant comme « des esprits tristes englués dans l’invective permanente ».

« Ça m’est complètement égal » sourit l’historien face à ces critiques. « Je me suis toujours beaucoup plus intéressé au macronisme qu’à Emmanuel Macron lui-même, qui pour moi n’est qu’un modeste inspecteur des finances » ironise-t-il.  

« Au moment où il a été élu, j’ai été frappé par cette espèce de vague d’intérêt pour lui, alors que de mon point de vue d’analyste de l’économie, de la politique…, il ne disait rien de nouveau. Il y a eu comme une sorte de rêve éveillé, ou pas éveillé, dans les classes moyennes françaises, qui s’est fixé sur Macron. Mais pour moi, Macron n’existe pas vraiment ». Et de porter l’estocade : « Il va à l’échec, aussi sûrement qu’Hollande. Sans doute plus vite parce qu’il faut reconnaître qu’il est beaucoup plus rapide ».

« [Macron] va à l’échec, aussi sûrement qu’Hollande. Sans doute plus vite parce qu’il faut reconnaître qu’il est beaucoup plus rapide ».

Dans son dernier livre, « Où en sommes-nous ? » Emmanuel Todd explique le repli sur soi des sociétés occidentales et leur impuissance. « La fragmentation éducative, la montée des inégalités, la stagnation, produisent une tendance au renfermement. Non pas simplement des groupes d’origine immigrée, mais de tous les groupes sociaux. »

Mais surtout, ne pas dire à l’historien qu’il est contre la mondialisation. Il y trouve aussi quelques points positifs : « Je ne suis pas du tout un dogmatique, anti globalisation, anti mondialisation. Je trouve internet génial (…), j’utilise Skype… ». Tout en poursuivant, incisif : «  Mais au bout d’un certain temps d’ouverture aux échanges, la concurrence devient tellement forte qu’elle exerce une pression à la baisse sur les salaires à l’échelle planétaire, une insuffisance tendancielle de la demande. Et le libre-échange n’est plus le doux commerce mais la guerre de tous contre tous. Et dans un contexte où chaque société est menacée de destruction de son appareil productif, de son appareil industriel (…) les gens, quand ils sont confrontés à des nouveautés aussi radicales, ne vont pas demander plus de nouveautés. Ils vont au contraire essayer de se ressourcer dans leur tradition. Et donc un peu partout, les sociétés se renationalisent ».

Une chose est sûre, Emmanuel Todd n’est pas tendre vis-à-vis de la France et reste très pessimiste : « La France sera le dernier pays à comprendre que la règle du jeu maintenant, c’est le ressourcement national. En fait, la France est maintenant menacée d’écrasement ».

Emmanuel Todd en entretien dans OVPL (Intégral)
15:30

Entretien Emmanuel Todd en intégral

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