Euthanasie : Légale ou clandestine « l’euthanasie existe partout en Europe », affirme cette eurodéputée néerlandaise

Euthanasie : Légale ou clandestine « l’euthanasie existe partout en Europe », affirme cette eurodéputée néerlandaise

La Hollande a été le premier pays au sein de l’Union européenne à légaliser l’euthanasie active. C’était en 2001. A l’heure où en France, les membres de la Convention citoyenne sur la fin de vie rendent leurs conclusions, l’exemple néerlandais est-il un modèle à suivre ? Invitée de l’émission « ici l’Europe », pour la députée européenne Sophie In’t Veld la question finira par se poser dans tous les états de l’Union.
Marie Bremeau

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« L’euthanasie, cela existe partout. Il y a des pays ou cela a été légalisé, où il y a un cadre légal, et il y a des pays où ça se fait mais clandestinement et avec beaucoup de souffrance, d’anxiété et d’inquiétude. » Le pays de Sophie In’t Veld a choisi de légaliser l’euthanasie active en 2001, devenant ainsi le premier pays au monde à le faire et ouvrant le débat au sein de l’Union européenne par ricochet.

Aux Pays-Bas, « le débat n’a jamais cessé »

Plus de 20 ans après cette loi, qu’en est-il ? Comment est-elle appliquée ? « Chez nous, on a choisi de créer un cadre légal, mais le débat n’a jamais cessé. Aux Pays-Bas, on a légalisé au fur et à mesure et élargit les possibilités. Plus les gens ont la liberté de choix, et moins ils utilisent la possibilité de l’euthanasie. Pourquoi ? Parce que cela rassure les gens de savoir que s’ils veulent ils ont le choix, ils ont cette option », affirme l’eurodéputée néerlandaise Renew.

« Pourquoi faire vivre un tel bébé pendant encore des semaines ? »

Même si la procédure est strictement encadrée chez nos voisins néerlandais, le nombre d’euthanasies pratiquées aux Pays-Bas augmente. On en dénombrait 2000 en 2002 contre 7800 en 2021. Le médecin qui va aider le patient à mourir doit être convaincu qu’il n’y a pas d’autres solutions, que la souffrance est insupportable et qu’il ne peut pas y avoir d’amélioration. Il est obligé de demander l’avis d’un second médecin. Ensuite, après la mort du patient, il existe des comités qui vérifient que les critères ont bien été respectés. Mais il est vrai qu’au fur et à mesure des années, la loi a évolué pour offrir la possibilité d’euthanasie notamment aux personnes souffrant de maladies psychiatriques ou même aux mineurs. « Oui, chez nous c’est possible [pour les mineurs]. C’est un débat très délicat. Mais il y a des petits bébés ou il n’y a aucun espoir de survie et qui souffrent énormément. Par exemple, il y avait un bébé qui avait une maladie où la peau lâchait et donc il souffrait énormément. Et dans ce cas-là, même les parents voulaient mettre fin à sa souffrance. Car pourquoi faire vivre un tel bébé pendant encore des semaines ? questionne Sophie In’t Veld.

« On n’est pas encore à dire qu’on va imposer une loi européenne »

L’Union européenne doit-elle considérer le droit à mourir dans la dignité comme un droit humain, et ce de manière officielle ? « Moi, personnellement, je dirais oui », répond l’eurodéputée. « On n’est pas encore à dire qu’on va imposer une loi européenne, ça, ça n’existe pas. Et pourtant des opposants à l’euthanasie se sont adressés à la Cour européenne des droits de l’homme, comme une reconnaissance implicite du fait que c’est une question européenne. Comme l’avortement ou comme d’autres sujets de santé, tôt ou tard c’est une question qui se pose au niveau européen », conclut l’élue néerlandaise.

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