Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Faut-il craindre une nouvelle crise financière ?
Par Juliette Beck
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Sortis de la crise de 2008, les États ont souhaité éviter de nouvelles prises de risques exagérées et réguler la finance mondiale en instaurant des règles plus strictes. En Europe par exemple, les banques ont été contraintes d’augmenter leurs fonds propres, un fond européen garant des dépôts bancaires a été créé et les contrôles sont aujourd'hui plus soutenus avec par exemple des tests de stabilité. Mais d’après l’économiste Céline Antonin, pour éviter toute nouvelle crise, il faut encore approfondir cette union bancaire.
Mais cette tendance à la régulation s'inverse et l’exemple américain est éloquent. Si Barack Obama avait pris de nombreuses dispositions concernant le système bancaire pour endiguer tout risque, depuis l’arrivée de Donald Trump la volonté politique n'est plus la même et l’administration détricote la réglementation. Face à cette destruction des garde-fous bancaires, le risque n’est-il pas de retomber dans les vieux travers de la crise de 2008 ?
Autre point d'inquiétude
La dette mondiale ne cesse de croître et rien ne semble la freiner. L’économiste et président de l'ACDEFI Marc Touati se dit inquiet. La question de la fiabilité financière des États se pose lorsqu’on voit la situation économique d’un pays comme l’Italie, ou la dette culmine à environ 2.302,3 milliards d’euros, soit 132 % de son produit intérieur brut (PIB). D’après l’économiste « ce n’est plus un problème de banque, mais un problème d’État ».
Une meilleure gestion
Face à cela, le constat n’est pas seulement alarmiste, des leçons ont tout de même été retenues, dans le cas de la gestion de crise par exemple. Aujourd’hui, les banques centrales sont devenues plus efficaces et ont à leur disposition de plus grands moyens pour intervenir dans le cas d’une crise. Christopher Dembik, économiste libéral, estime que l’attitude est différente « au niveau du management, on a des gens qui sont senior est qui ont connu pour la plupart la crise » des hommes qui ont vu et subi les limites du système.
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