« L’opposition au nucléaire est parfaitement pragmatique », pour Philippe Lamberts, co-président des Verts au parlement européen
Le débat autour du nucléaire s’est intensifié ces dernières semaines à Bruxelles entre les Etats membres qui s’y opposent fermement et les pays, à l’instar de la France, qui militent pour un retour en force de l’énergie de l’atome, au nom notamment de la lutte contre le réchauffement climatique. Et pour cause, l’Union européenne doit se prononcer dans les mois qui viennent sur la refonte de son mix énergétique et le marché européen de l’électricité.

« L’opposition au nucléaire est parfaitement pragmatique », pour Philippe Lamberts, co-président des Verts au parlement européen

Le débat autour du nucléaire s’est intensifié ces dernières semaines à Bruxelles entre les Etats membres qui s’y opposent fermement et les pays, à l’instar de la France, qui militent pour un retour en force de l’énergie de l’atome, au nom notamment de la lutte contre le réchauffement climatique. Et pour cause, l’Union européenne doit se prononcer dans les mois qui viennent sur la refonte de son mix énergétique et le marché européen de l’électricité.
Marie Bremeau

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Les discussions du moment entre les 27 Etats membres vont définir la trajectoire énergétique du continent pour les décennies à venir. Les enjeux sont donc cruciaux. La Commission européenne doit bientôt présenter un texte stratégique autour de la réforme du marché de l’électricité européen. Elle vient par ailleurs de dévoiler ses propositions pour développer une industrie verte compétitive face aux offensives chinoise et américaine. Faut-il inclure le nucléaire pour décarboner le vieux continent ?

« Il n’y a pas le choix, il faut 15 % de nucléaire pour arriver à une Europe plus propre »

C’est un grand oui pour Christophe Grudler, eurodéputé français Renaissance, qui milite au sein, des institutions européennes pour un retour en force de l’énergie nucléaire. « Moi je crois au pacte vert, je crois à la décarbonation en 2050. Et j’écoute la commission qui en 2018 a publié un texte pour expliquer que pour arriver au green deal il n’y a pas le choix, il faut 15 % de nucléaire dans le mix pour arriver à une Europe plus propre et totalement décarbonée en 2050, avec l’intermittence des énergies renouvelables d’un côté, et ensuite une source d’énergie pilotable et décarbonée comme l’est le nucléaire. » L’élu macroniste défend la voix de La France et de 10 autres pays européens, qui se sont unis au sein d’une alliance du nucléaire pour notamment promouvoir des projets industriels communs » et des nouvelles technologues, telles que les petits réacteurs.

« Les exigences de sécurité rendent le nucléaire extrêmement coûteux »

Une aberration pour le co-président du groupe les Verts au parlement européen, Philippe Lamberts, qui se défend de tout dogmatisme en la matière. « Monsieur Grudler voudrait faire croire que l’opposition au nucléaire est un dogme, en réalité c’est parfaitement pragmatique ! Nous sommes avec du nucléaire de 3e génération qui produit des déchets pour lesquels aucune solution n’a été trouvée à ce stade, alors que cette industrie n’a pas 3 ans d’âge mais a plusieurs décennies d’âge. On parle d’une industrie qui a 60 ou 70 ans ! On n’a toujours pas de solutions pour les déchets. Les exigences de sécurité rendent le nucléaire extrêmement coûteux et par ailleurs on voudrait nous faire croire que le nucléaire est une énergie fiable et pilotable. »

« Le nucléaire ne doit pas faire partie du mix énergétique d’avenir »

Philippe Lamberts dénonce un lobbying mensonger, s’appuyant dans son argumentaire sur la situation dégradée du nucléaire en France. « Je vous renvoie simplement à la réalité du parc nucléaire français qui probablement se fait de mieux en la matière, on a vu l’année 2022 qui est une annus horribilis pour le nucléaire. Entre le vieillissement des centrales, la découverte de défauts techniques sur les centrales les plus récentes, et tout simplement l’incapacité de refroidir ces centrales à cause du réchauffement climatique, et bien on s’est retrouvé avec une production nucléaire fortement impactée à la baisse. A un moment, plus de la moitié du parc existant était à l’arrêt. Quand vous cumulez cela avec le coût de l’opération, la dépendance que nous avons à l’égard de la Russie, la plupart des États européens qui sont dans le nucléaire dépendent massivement de la Russie pour les opérations de leur infrastructure nucléaire, tout cela contribue à dire que non, le nucléaire ne doit pas faire partie du mix énergétique d’avenir. » Une chose est sûre, avec guerre en Ukraine et la nécessité de rompre notre dépendance au gaz russe, l’énergie nucléaire connaît depuis plusieurs mois un retour en grâce.

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