Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Relocalisation : « il est impossible de tout produire en Europe », estime l’eurodéputé roumain Cristian Busoi
Par Marie Brémeau
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Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En à peine 20 ans, Pékin est devenu le premier exportateur de biens de la planète. Le « Made in China » s’est largement imposé dans les rayons du supermarché mondial. Un constat qui est apparu encore plus criant durant la crise sanitaire, regrette l’eurodéputé français la France insoumise, Manuel Bompard.
Perte d’autonomie, de souveraineté et d’indépendance
« Le constat aujourd’hui c’est qu’on a perdu beaucoup d’autonomie, de souveraineté et d’indépendance. On est en train de vivre une crise sanitaire extrêmement difficile. On sait qu’il y a une trentaine d’années les médicaments étaient produits en France ou en Europe. Aujourd’hui 80 % des principes actifs utilisés dans les médicaments sont fabriqués en Chine. »
L’Union européenne reste la deuxième puissance industrielle au monde. Mais la part de l’industrie dans son produit intérieur brut n’a cessé de diminuer au fil des années, passant de 25,4 % à 22,2 % entre 2000 et 2019.
« C’est impossible de tout produire en Europe »
Pour le président roumain de la Commission Industrie au Parlement européen Cristian Busoi, l’Europe, dans le cadre de sa politique de relance industrielle, doit faire des choix. En clair, il n’est pas essentiel à ses yeux de tout produire sur le vieux continent comme : « les jouets ou les sapins de Noël. « Nous devons être très clair, c’est impossible de produire tout en Europe, je ne crois pas que l’on doive proposer cela. On doit se concentrer sur les produits stratégiques : le matériel sanitaire, le lithium pour nos batteries, les semi-conducteurs qui sont extrêmement importants pour notre automobile. »
« Je préfère que l’emploi en Roumanie ne se fasse pas au détriment de ceux en France. »
Mais quelle est la bonne échelle des relocalisations ? « Sur des dimensions très stratégiques, il peut y avoir des productions qu’on veut conserver sur le territoire national. Y’a des éléments qu’on peut développer à une échelle européenne, mais alors il ne faut pas que cela se traduise par de la concurrence entre les États membres », avertit Manuel Bompard. Pour l’élu de la France insoumise, l’implantation de Renault avec sa marque low cost Dacia en Roumanie ou encore la délocalisation de fonderies est une concurrence déloyale. « Je n’ai rien contre mes amis roumains mais quand ça se fait au détriment de l’emploi en France, du savoir-faire français, ce n’est pas viable. Je préfère que l’emploi en Roumanie ne se fasse pas au détriment de ceux en France. » Manuel Bompard rêve de nouvelles règles de concurrence, de mesures de protection douanières, « d‘une mondialisation un peu plus régulée, un peu plus raisonnable que celle qu’on a aujourd’hui sous les yeux. » et d’une Europe qui réussisse un peu plus à harmoniser les rémunérations d’un pays à l’autre.
Emission à revoir en replay dans son intégralité : https://www.publicsenat.fr/emission/ici-l-europe/ici-l-europe