Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
49.3 : Valérie Rabault n’est « pas d’accord » avec la motion de censure de la droite
Par Océane Blanchard
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Le gouvernement affronte aujourd’hui deux motions de censure de chaque côté de l’échiquier politique : l’une des Républicains, l’autre par les groupes de gauche PS, PCF et LFI. Une réponse au choix de l’exécutif de recourir à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de passer outre le vote de l’Assemblée sur un texte.
« C’est la première fois qu'un gouvernement déclenche un 49.3 alors qu'il a la majorité. S'il le fait c'est pour faire taire l'opposition, et c'est très grave » déclare Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. En outre, « il le fait sur un sujet qui concerne tous les Français, les retraites » s’insurge la députée du Tarn et Garonne.
Malgré le tollé provoqué chez les parlementaires et le recours aux motions de censure, l’adoption de ces deux motions reste peu probable : il faudrait rassembler une majorité de 289 voix pour faire chuter le gouvernement. LR compte 104 députés, et la gauche 63 : un total qui ne suffira pas.
« Est-ce qu'on a sollicité des députés LREM ? La réponse est non. Est-ce qu'ils sont appelés à voter notre motion de censure ? La réponse est oui » déclare Valérie Rabault. Après deux démissions de députés LREM hier, la présidente du groupe socialiste note que « ça commence à tanguer, sur la méthode comme sur le fond ». Mais elle affirme par ailleurs qu’elle ne votera pas la motion de censure déposée par Les Républicains. « Elle demande que l'âge légal de départ à la retraite soit allongé. Je ne suis pas d'accord avec ça. »
L’examen du texte des retraites va poursuivre son difficile chemin parlementaire. Bientôt prévu au Sénat, le président Gérard Larcher a demandé au gouvernement de décaler l’examen pour attendre les conclusions de la conférence de financement. « Faire une réforme des retraites sans financement, c'est un non-sens absolu. Gérard Larcher a parfaitement raison » conclut Valérie Rabault.