« Après 10 années sur un projet qui pouvait créer de l’emploi, créer une dynamique (…) Nous sommes abandonnés par l’État et donc nous demandons ce rapport pour mesurer les conséquences fiscales pour le département, les collectivités et les contribuables » a détaillé, cet après-midi, lors de l’examen du projet de loi de finances 2020, le sénateur PS, Rachid Temal.
Depuis le 7 novembre, date où le gouvernement a fait part de sa décision d’abandonner le projet EuropaCity, un mégacomplexe de loisirs et de commerces qui devait ouvrir en 2027 à Gonesse, les élus du Val d’Oise ne décolèrent pas. Raison pour laquelle, le sénateur socialiste du département a fait adopter un amendement, demandant au gouvernement de remettre au Parlement, dans les 6 mois, un « rapport portant sur les impacts financiers de l’annulation du projet ».
« Il se trouve que je connais bien ce projet parce que dans une vie antérieure j’y ai travaillé (…) Il se trouve que ce projet reposait sur des hypothèses d’attractivités vis a à vis de clientèle internationale et notamment chinoise qui étaient des paris » a répondu la secrétaire d’État, Agnès Pannier-Runacher, après avoir émis un avis défavorable à cet amendement. « Faire comme si rien n’avait existé alors que tout l’argent public qui était demandé pour ce projet peut être mis en œuvre pour d’autres projets pour le Val d’Oise ne me paraît pas être raisonnable (…) Je le rappelle, vous êtes les premiers à nous demander d’aller plus vite, plus fort en matière de transition écologique. Alors soyons cohérents » a-t-elle ajouté.
Le gouvernement s'oppose à la production d'un rapport sur l'impact financier du projet d'EuropaCity
En effet, le 7 novembre dernier, l’Élysée avait considéré qu’il s’agissait d’un projet « d’une autre époque, fondé sur une consommation de masse d’objets et de loisirs ».
Agnès Pannier-Runacher s’est également appuyé sur la mission de Francis Rol-Tanguy, un haut fonctionnaire chargé par le gouvernement de trouver un projet de remplacement. Une mission qui, selon la secrétaire d’État, « satisfait » la demande de Rachid Temal.
« S’il y a bien un adjectif qu’il faut éviter quand on parle du Val d’Oise, c’est l’adjectif satisfait/ Parce que satisfait nous ne le sommes pas du tout et pas près de l’être » lui a répondu Arnaud Bazin, sénateur LR du Val d’Oise.