Abstention : Yaël Braun-Pivet veut agir « pour que le geste de voter soit plus simple »
Invitée de l’émission Parlement hebdo, la présidente de la commission des Lois à l’Assemblée nationale livre une série de propositions pour lutter contre l’abstention. Sa commission a lancé en mars dernier un groupe de travail sur la vie démocratique et le président de l’Assemblée nationale lancera des initiatives dès la semaine prochaine.

Abstention : Yaël Braun-Pivet veut agir « pour que le geste de voter soit plus simple »

Invitée de l’émission Parlement hebdo, la présidente de la commission des Lois à l’Assemblée nationale livre une série de propositions pour lutter contre l’abstention. Sa commission a lancé en mars dernier un groupe de travail sur la vie démocratique et le président de l’Assemblée nationale lancera des initiatives dès la semaine prochaine.
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Grande gagnante du premier tour des régionales et des départementales, l’abstention a atteint un record historique dimanche s’élevant à 66 %. « Personne ne peut s’en satisfaire », note la présidente de la commission des Lois à l’Assemblée nationale, ce vendredi. Invitée de l’émission Parlement hebdo, Yaël Brau-Pivet (LREM) revient sur les travaux de sa commission qui pourrait aboutir sur « une grande loi ».

Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a de son côté annoncé qu’il lancerait une série d’initiatives dès la semaine prochaine. Dans le même temps, le gouvernement a lancé jeudiune campagne numérique à destination des jeunes pour les inciter à se rendre dans les bureaux de vote. Le taux de participation s’est cantonné à 13 % chez les 18-24 ans, il n’était que de 17 % chez les 25-34 ans.

« Il est particulièrement salutaire que le président de l’Assemblée nationale lance des initiatives sur le sujet », a réagi la députée de la majorité sans donner plus de détails sur la nature de ces initiatives. Yaël Braun-Pivet a, en revanche, largement développé la marche à suivre pour lutter contre l’abstention.

Pour la députée LREM, il faut premièrement agir « pour que le geste de voter soit plus simple, plus moderne, plus ouvert » en simplifiant les modalités de votes. Elle considère que le vote par correspondance « ce n’est pas la panacée ». Ce mode de vote, un temps porté par le Sénat, a fait l’objet d’un rapport de la Haute assemblée mais reste rejeté par le gouvernement qui y voit un risque pour « le vote libre et consenti individuellement ».

A contrario, Yaël Braun-Pivet montre beaucoup d’intérêt pour ce qui est du vote électronique. « Je suis très favorable à ce qu’on regarde très sérieusement. On ne peut pas évacuer d’un revers de la main la piste du vote électronique », assure-t-elle, insistant sur la nécessaire modernisation de la vie démocratique.

Deuxième sujet : « Simplifier la lisibilité de notre vie démocratique ». A l’image de ce qu’il se fait aux Etats-Unis, elle plaide pour que les scrutins soient regroupés : il s’agirait de « simplifier la temporalité des scrutins pour qu’on ait le même jour des élections nationales, présidentielles et législatives, et après qu’on ait le même jour un temps local : municipales, départementales, régionales ».

« Il faut qu’on s’interroge très sérieusement sur le conseiller territorial qu’avait porté Nicolas Sarkozy », ajoute la députée des Yvelines. Ce conseiller serait élu à la fois « au conseil départemental et au conseil régional » et « il n’y aurait plus qu’une seule élection ».

Impossible néanmoins de mettre en place ces changements pour l’élection présidentielle, « 2024 pourrait être un bon cap », suggère Yaël Braun-Pivet. La présidente de la commission des lois reconnaît néanmoins « ça ne sera pas suffisant » pour endiguer l’abstention.

La députée s’est aussi exprimée sur les ratés de la distribution de la propagande électorale. Alors que 4 millions de Français n’auraient pas reçu les professions de foi dans leur boîte aux lettres, le Sénat a lancé une commission d’enquête cette semaine. L’Assemblée nationale ne semble pas prendre le même chemin : « L’important n’est pas la forme de l’investigation, c’est l’investigation », justifie Yaël Braun-Pivet qui reconnaît un problème de taille : « C’est grave. On a un souci quand les professions de foi n’atteignent pas les électeurs, on ne peut pas leur reprocher après de ne pas aller aux urnes ».

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