Piliers de l’école inclusive, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) restent sous le seuil de pauvreté en raison d’une rémunération trop faible. Auditionné sur le budget de son ministère pour 2022, Jean-Michel Blanquer reconnaît une situation « imparfaite », mais invite à voir les avancées.
Accompagnants d’élèves en situation de handicap : Blanquer met en avant « le chemin parcouru »
Piliers de l’école inclusive, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) restent sous le seuil de pauvreté en raison d’une rémunération trop faible. Auditionné sur le budget de son ministère pour 2022, Jean-Michel Blanquer reconnaît une situation « imparfaite », mais invite à voir les avancées.
Par Héléna Berkaoui
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Le ministre de l’Education et la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse n’ont reçu que très peu de critiques de la part des sénateurs lors de l’audition sur le budget 2022. Le président de la commission de la Culture et de l’Education, Laurent Lafon, a d’abord salué sa longévité au poste de ministre de l’Education. « Sa volonté de réforme » a été reconnue par le sénateur LR, Jacques Grosperrin.
Les crédits du ministère, en hausse de 11 %, ainsi que des orientations partagées par la majorité sénatoriale ne sont pas étrangers à cet accueil chaleureux. Tout juste, Sarah El Haïry a-t-elle été bousculée sur le service national universel (SNU) dont les débuts, onéreux, s’avèrent très en deçà des objectifs fixés. Le SNU devait viser 250 000 jeunes, il a finalement concerné 50 000 jeunes dans un contexte de crise sanitaire.
AESH : un salaire moyen en dessous du seuil de pauvreté
Un sujet a néanmoins fait réagir les sénateurs : la situation des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Indispensables piliers de l’école inclusive, ces travailleuses (l’écrasante majorité de la profession est féminine) interviennent dans les classes en coopération avec l’enseignant. Majoritairement employées sur des contrats à temps partiel, les AESH perçoivent un salaire moyen de 800 euros, ce qui les place en dessous du seuil de pauvreté (855 euros, selon l’Insee).
Au cours des derniers mois, les grèves des AESH se sont multipliées, la quatrième a eu lieu le 19 octobre dernier. Les organisations syndicales réclament une revalorisation des salaires et la possibilité de contrats à temps complet. Dans une note adressée au ministre de l’Education en septembre, La Fnaseph (fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap) demandait également une réforme en profondeur de l’aide humaine et de l’emploi d’AESH.
« C’est un sujet difficile », se défend Jean-Michel Blanquer qui met en avant les évolutions sur le statut des AESH et la généralisation des PIAL (pôles inclusifs d’accompagnement localisé). « En 5 ans, on est passé d’un système où il y avait 70 000 personnes en contrats aidés à un système où il y a 125 000 personnes en CDD voire en CDI », fait valoir le ministre. « 56 millions d’euros dans le budget » sont consacrés à la revalorisation des AESH dans le budget, indique-t-il.
« Ce mieux n’est pas suffisant en termes de revalorisation salariale »
Reste que «les retours que nous avons sur le terrain sont un peu plus mitigés […] il semble qu’il y ait du mieux mais que ce mieux ne soit pas suffisant en termes de revalorisation salariale », rapporte la sénatrice centriste, Annick Billon. Le sénateur écologiste, Thomas Dossus, a pointé le « turn-over énorme » de la profession qui laisse des familles sans solution. Enfin la sénatrice communiste, Céline Brulin, a fait remonter les dysfonctionnements que connaissent certains PIAL (pôles inclusifs d’accompagnement localisé).
« Je ne prétends absolument pas qu’aujourd’hui nous avons un service public de l’école inclusive pur et parfait, c’est un sujet qui est extrêmement difficile, mais je demande à chacun de voir le chemin parcouru », a répondu le ministre de l’Education. « C’est imparfait sur les enjeux de rémunération des AESH mais on avance beaucoup », assure Jean-Michel Blanquer. « Au cours de ce quinquennat, on est passé de 300 000 élèves à 500 000 élèves concernés », renseigne encore le ministre.
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