Invité de Parlement Hebdo, Francis Szpiner défend la création d’un groupe de droite dissident dans la capitale, avec les élections municipales de 2026 en ligne de mire. Le sénateur et conseiller de Paris ne croit pas à une élection de Rachida Dati, nommée ministre de la Culture en janvier dernier.
Accord Chine-UE : « Le temps de la naïveté est derrière nous », estime Nathalie Loiseau
Par Maie Brémeau et Pierre Bonte-Joseph
Publié le
Nathalie Loiseau rêve d’une Europe qui s’affirme face au géant chinois. Et peu importe si la Chine affiche une croissance de 2,3 % en 2020 malgré la pandémie. Pour la députée européenne (Renew), l’Union européenne a des atouts à faire valoir : « Le temps de la naïveté est derrière nous. On a besoin aujourd’hui de s’affirmer, non pas dans le protectionnisme car on est dans un monde ouvert où on ne peut pas se passer les uns des autres mais en défendant ce à quoi nous croyons. N’ayons pas peur de ce que nous sommes, ni de nos valeurs, ni de notre poids et de notre force. Nous sommes le marché solvable le plus grand du monde. Faisons-en un levier de négociation. »
Avant de rappeler qu’elle sera vigilante sur les concessions faites par l’Europe à la Chine, en matière notamment de circulation de travailleurs : « Je n’ai pas envie d’importer en Europe, du dumping social avec des travailleurs chinois qui viendraient travailler à d’autres conditions que les travailleurs européens ».
« N’ayons pas peur de ce que nous sommes, ni de nos valeurs, ni de notre poids et de notre force ».
Sortir de la dépendance
L’ancienne ministre chargée des affaires européennes espère ainsi que l’Europe, dans le cadre de l’accord d’investissement global négocié avec la Chine, pourra exiger plus de garanties, et notamment sur l’épineuse question des droits de l’homme. Dans son viseur : la répression contre les Chinois musulmans établis dans la province du Xinjiang. « Il y a le sort de la minorité ouïghoure avec des camps de rééducation, du travail forcé, et puis il y a le respect ou le non-respect des engagements internationaux [de la Chine]. Un accord c’est une chose. Mais sa mise en œuvre, la vérification de la mise en œuvre, et l’accompagnement par tous les instruments par lesquels l’Union européenne doit affirmer davantage sa souveraineté, et sortir davantage de sa dépendance en est une autre. »
Comme bon nombre d’autres élus européens, Nathalie Loiseau appelle à l’extrême vigilance concernant cet accord. Elle n’a pas encore décidé ce qu’elle votera. Le Parlement européen devra dans les mois qui viennent, rejeter ou accepter l’accord en un seul bloc, sans pouvoir l’amender. Les débats s’annoncent d’ores et déjà mouvementés.
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