Accord entre sénateurs et députés sur le projet de loi sur la confiance dans la justice
Les deux chambres du Parlement ont abouti à un texte commun sur le projet de loi « pour la confiance dans l’institution judiciaire ». Un compromis a été trouvé sur les deux points durs, à savoir l’avenir des cours criminelles départementales et l’étendue du secret professionnel des avocats.

Accord entre sénateurs et députés sur le projet de loi sur la confiance dans la justice

Les deux chambres du Parlement ont abouti à un texte commun sur le projet de loi « pour la confiance dans l’institution judiciaire ». Un compromis a été trouvé sur les deux points durs, à savoir l’avenir des cours criminelles départementales et l’étendue du secret professionnel des avocats.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Ce n’était pas gagné d’avance, et pourtant. Les députés et sénateurs de commission mixte paritaire, réunie ce 21 octobre dans la matinée, sont parvenus à un compromis sur le projet de loi « pour la confiance dans l’institution judiciaire ».

En septembre, les sénateurs s’étaient opposés au renforcement du secret professionnel des avocats à leurs activités de conseil (et non plus seulement pour les activités de défense), tel qu’il a été voté par les députés. Le Sénat avait modifié ce point du projet de loi en introduisant des exceptions en matière de fraude fiscale, de corruption ou de blanchiment de ces délits. La rédaction de l’article a été revue en commission mixte paritaire, mais conserve ces exceptions voulues par le Sénat. Le sénateur LR Stéphane Le Rudulier évoque une « rédaction intelligente » et « très satisfaisante ». « Les rapporteurs étaient convaincus que le secret ne devait pas être étendu au conseil fiscal… mais Bercy aussi. Cela a dû aider », observe une sénatrice membre de la commission.

La veille encore, un collectif de 150 avocats avait signé une tribune dans Le Monde contre la modification sénatoriale. « Le secret professionnel des avocats ne peut pas être la variable d’ajustement pour lutter efficacement contre la délinquance financière », avaient-ils plaidé.

Autre point de discorde apparu pendant les débats en séance : les sénateurs s’étaient montrés sceptiques sur la généralisation prématurée des cours criminelles départementales au 1er janvier 2022. « On a obtenu une généralisation au 1er janvier 2023, avec une période probatoire » d’un an, se félicite le sénateur Stéphane Le Rudulier. Un comité de suivi, comprenant deux sénateurs et deux députés, sera mis en place.

Le Sénat n’a cependant pas obtenu gain de cause sur sa version de l’avertissement pénal probatoire, la future réponse pénale qui prendra le relais du rappel à la loi. Dans le texte adopté par la Haute assemblée, la justice aurait eu la possibilité d’ordonner des poursuites en cas de nouvelle infraction, trois ans après un premier rappel à l’ordre de la justice. Le texte de la commission mixte paritaire a ramené ce délais à deux ans, un de plus que celui prévu initialement par le gouvernement.

Partager cet article

Dans la même thématique

Traitement d un patient dans le service Onco-Hematologie du Centre Hospitalier de Cannes
9min

Politique

Réforme de l’AME : « Ça ne sert à rien, le vote du lundi 8 septembre est acté », pointe le sénateur Roger Karoutchi

En signant deux décrets rendant plus stricts les conditions d’accès à l’aide médicale d’Etat pour les étrangers, François Bayrou tente d’obtenir les bonnes grâces des LR et surtout du RN. Le sujet est défendu depuis plusieurs années par la majorité sénatoriale. « Ce qui est dommage, c’est que toutes les avancées de ces derniers jours auraient pu être des concessions du débat budgétaire », regrette le sénateur LR Roger Karoutchi. A gauche, Bernard Jomier dénonce « une posture politique » qui n’a « pas de sens ».

Le

Accord entre sénateurs et députés sur le projet de loi sur la confiance dans la justice
4min

Politique

Vote de confiance : « La mobilisation autour du Premier ministre doit être totale », affirme Emmanuel Macron en conseil des ministres 

Ce mercredi 3 septembre 2025, Emmanuel Macron, François Bayrou et les 35 ministres du gouvernement étaient sans doute réunis pour la dernière fois dans cette configuration en Conseil des ministres, à l’Elysée. Une perspective rapidement évacuée par la porte-parole du gouvernement lors du compte rendu devant la presse. Sophie Primas a rapporté les mots du Président de la République appelant à la mobilisation autour de François Bayrou.

Le