Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Aéroports de Paris : « Déclencher un référendum est une manœuvre de communication politique » dénonce Olivia Grégoire
Par Marion D'Hondt
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Mardi 9 avril, 248 Parlementaires se sont alliés pour demander un référendum d’initiative partagée, ou RIP, sur la privatisation d’Aéroports de Paris (voir notre article).
Pour Olivia Grégoire, cet appel n’est que « la suite logique d’une volonté d’obstruction ». Elle rappelle qu’en première lecture, Les Républicains se sont abstenus sur la privatisation. Les deux présidents de groupe LR (Assemblée, Sénat) sont également absents de la liste des signataires.
Olivia Grégoire considère que « déclencher le RIP avant le vote de la loi est une manœuvre de communication politique ». Tout comme Bruno Le Maire, elle est « étonnée de l’attelage qui va de l’extrême gauche à l’extrême droite ». Pour elle, « ces gens n’ont rien en commun à part la volonté de bloquer le gouvernement ».
La députée dénonce « une tactique politique », qui veut « activer le RIP sur Aéroports de Paris à défaut d’avoir pu le faire sur l’ISF ». Pour elle, « ça ne remet pas en cause le texte », mais plutôt « le travail parlementaire qui a été fait depuis 10 mois ». Elle conclut à « un tour de passe-passe potentiellement dangereux ».
Christian Jacob réalise « une manœuvre politicienne irresponsable »
Lundi 8 avril, le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, Christian Jacob, a réalisé une charge violente à l’encontre du Président Macron. Le député considère que le Président « a perdu la confiance et le respect des Français » et appelle à « une nouvelle élection ».
Pour Olivia Grégoire, « Les Républicains ne savent plus trop où ils habitent ». Christian Jacob « remet en cause l’élection de Macron » et réutilise le terme d’ « effraction » de manière « déplacée ». Elle considère que son jeu est « dangereux », tout comme sa tendance à « aller vers un vote révocatoire ». Pour elle, « c’est une manœuvre politicienne irresponsable ».
Olivia Grégoire, qui était dans l’hémicycle lundi, a trouvé Christian Jacob « agité, très énervé et éructant ». Elle est inquiète, plus globalement, de l’attitude de l’opposition. Pour elle, les socialistes « ne savent que nous dire : "Remettez l’ISF" », tandis que les Républicains proposent « le vote révocatoire ». Dans tout cela, se demande-t-elle, « où sont les propositions ? ».