Affaire Benalla : Hervé Marseille dénonce « une alliance de circonstance entre LR et PS »

Affaire Benalla : Hervé Marseille dénonce « une alliance de circonstance entre LR et PS »

Le président du groupe centriste du Sénat, Hervé Marseille, « regrette » la décision du bureau du Sénat de transmettre les cas de trois proches d’Emmanuel Macron, suite à la commission d’enquête sur l’affaire Benalla. Il dénonce une décision qui aura « des conséquences politiques ».
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Le président du groupe Union centriste du Sénat, Hervé Marseille, « regrette » la décision du bureau du Sénat de transmettre les cas de trois proches d’Emmanuel Macron, suite à la commission d’enquête sur l’affaire Benalla. « Quand on veut faire de la politique, on le fait devant les électeurs et pas au prétoire » affirme à publicsenat.fr le sénateur UDI des Hauts-de-Seine, qui avait milité contre une transmission au parquet des cas d’Alexis Kohler, Patrick Strzoda et du général Lavergne. Hervé Marseille dénonce une décision qui aura « des conséquences politiques ». Entretien.

Quelle est votre réaction après la décision du bureau du Sénat de transmettre à la justice les cas d’Alexis Kohler, Patrick Strzoda et celui du général Lavergne ?
Je prends acte de la décision du bureau, que je respecte. Il a pris une décision. J’ai toujours soutenu l’action de la commission d’enquête et le travail fait par le président Bas et les rapporteurs sur leurs conclusions relatives à Alexandre Benalla et Vincent Crase. En revanche, je continue de penser que la mise en responsabilité d’un certain nombre d’autres responsables n’était pas indispensable, ni justifiée. Je regrette un peu qu’on ait été jusque-là.

Pensez-vous que cette décision va mette à mal les relations entre le Sénat et l’Elysée ?
Je n’en sais rien, mais j’espère que non. En tout état de cause, mes amis ont voté contre cette décision, contrairement à une alliance de circonstance entre les LR et les socialistes.

Cela va-t-il compliquer les discussions sur la réforme constitutionnelle ?
Je ne le souhaite pas. C’est l’intérêt du pays de trouver les solutions aux problèmes institutionnels. Les institutions sont indépendantes des humeurs et des sentiments des uns et des autres. La responsabilité institutionnelle des deux chambres du Parlement, et au sommet de l’Etat, c’est de contribuer à faire naître des solutions aux problèmes du pays. C’est ce qu’on attend de nous et pas des chicayas entre les uns et les autres.

Le président du groupe LR, Bruno Retailleau, a poussé pour la transmission, alors que vous vous y êtes opposé. Les votes au sein du bureau montrent que les LR ont voté pour. Cette décision aura-t-elle des conséquences pour la majorité sénatoriale ?
Ce n’est pas notre volonté. Mais le président de la commission d’enquête pouvait saisir directement le parquet sur ses convictions, concernant la responsabilité des uns et des autres. Je regrette qu’on ait entraîné le bureau du Sénat dans une démarche comme celle-là.

Etes-vous surpris de la décision des sénateurs LR du bureau, ou vous y attendiez-vous ?

Nous, on est indépendant, on est libre et on a manifesté notre liberté de penser. Quand on veut faire de la politique, on le fait devant les électeurs et pas au prétoire.

La décision du bureau est-elle juridique ou politique à vos yeux ?
Je ne suis pas membre du bureau. Je veux croire que la décision avait un fondement juridique. Dans tous les cas, elle aura des conséquences politiques.

En transmettant l’ensemble des cas à la justice, le Sénat ne renforce-t-il pas son rôle de contre-pouvoir ?
Le Sénat a montré qu’il était en situation de faire les choses de façon indépendante, de contrôler l’exécutif. C’est tout à son honneur et celui de la commission d’enquête. Ce qui est superfétatoire, c’est d’être allé jusqu’à un certain nombre de mises en cause.

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