Affaire Benalla : revivez l’audition de Vincent Crase au Sénat

Affaire Benalla : revivez l’audition de Vincent Crase au Sénat

Après Alexandre Benalla, la commission d’enquête du Sénat a auditionné à nouveau l’ex-employé de La République en marche et chef d'escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

8 min

Publié le

Mis à jour le

Vincent Crase, un ancien employé de La République en marche (LREM) et chef d'escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie, est auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla, ce lundi 21 janvier. Une audition que vous avez pu suivre en direct sur Public Sénat. Comme Alexandre Benalla, il avait déjà été auditionné le 19 septembre dernier (revoir les principales déclarations de son audition).

Vincent Crase était présent aux côtés d'Alexandre Benalla place de la Contrescarpe, à Paris, lors de la manifestation du 1er mai dernier, à l’origine de l’affaire. Ils ont tous les deux étés mis en examen, notamment pour violences commises lors de cet événement. Vincent Crase a été licencié de LREM le 31 juillet dernier.

Selon des révélations de Mediapart faites décembre dernier, Vincent Crase aurait reçu près de 300.000 euros d’un oligarque russe, Iskander Makhmudov. Ce proche de Vladimir Poutine est suspecté par plusieurs magistrats européens d’être lié à la mafia russe.

16h27. Refus du huis clos pour l’audition de Vincent Crase

16h27. Refus du huis clos pour l’audition de Vincent Crase
01:11

À 16 heures 30, Philippe Bas faisait savoir que Vincent Crase avait demandé le huis clos pour son audition. La Commission des lois s’est réunie et a décidé de la publicité des débats. Pour Philippe Bas, « il n’y avait pas de raison suffisante pour demander le huis clos. »

16H42. Makhmudov : « M. Benalla n’est jamais intervenu dans les négociations autour de ce contrat » assure Vincent Crase

Makhmudov : « M. Benalla n’est jamais intervenu dans les négociations autour de ce contrat » assure Vincent Crase
09:12

Les sénateurs ont commencé à interroger Vincent Crase sur les conditions dans lesquelles il aurait passé « un contrat » concernant la sécurité un oligarque russe, Iskander Makhmudov, à une date ou il était encore en charge d’encadrer les réservistes de la gendarmerie participant à la sécurité du palais de l’Élysée.

Vincent Crase a choisi de répondre directement aux questions des sénateurs sans faire de propos liminaire. D’abord, il indique n’avoir pas informé le ministère de l’Intérieur, ni la présidence de la République de l’existence de sa société de sécurité privée lorsqu’il a accédé à son poste à l’Élysée en octobre 2017. « J’ai déclaré que j’étais salarié à la sécurité d’En Marche. Je ne me souviens pas avoir mentionné que j’avais une société parce que cette société n’avait pas d’activité » a-t-il indiqué expliquant également qu’il n’avait pas été interrogé sur ce sujet.

Au sujet des prestations que sa société aurait effectuées pour le compte de M. Makhmudov, il s’agit « de prestations de sécurité privée ». « Ce Monsieur souhaitait que ces trois enfants aient un accompagnement journalier. Et que lui-même dispose d’une équipe avec un chauffeur et deux personnels lorsqu’il viendrait pour ses villégiatures en France » (…) J’ai signé ce contrat le 6 juin 2018, j’ai quitté le Palais de l’Élysée le 4 mai 2018, ce contrat a duré trois mois » précise-t-il.

Vincent Crase explique n’avoir « jamais rencontré M Makmoudov », « c’est un homme d’affaires » qu’il aurait rencontré pour conclure ce contrat.

« M. Benalla n’est jamais intervenu dans les négociations autour de ce contrat, dans la signature de ce contrat » (…) « Bien sûr, je lui en ai parlé mais M. Benalla n’est pas un acteur de ce contrat » a-t-il pris soin de souligner.

16h45. Vincent Crase déclare « ne plus avoir aucun contact avec Alexandre Benalla » puisque « son contrôle judiciaire le lui interdit »

16h45. Vincent Crase déclare « ne plus avoir aucun contact avec Alexandre Benalla » puisque « son contrôle judiciaire le lui interdit »
09:00

Vincent Crase a rencontré l’homme d’affaires d’Iskander Makhmudov car « le monde de la sécurité est petit, on se connaît tous. » Il rappelle que « son but premier était d’avoir une activité pérenne à l’Élysée », mais que « les événements du 1er mai l’en ont empêché. »

Ainsi, postérieurement à ces événements, il contacte l’homme d’affaires. Après plusieurs rencontres, celui-ci accepte sa proposition d’assurer la sécurité d’Iskander Makhmudov et sa famille.

Vincent Crase précise « qu’en 2017, il misait tout sur l’Élysée. » Auparavant, il était chargé de la sécurité de LREM et trouvait « la période de campagne très intéressante. » Seulement, après les législatives, « il s’ennuyait prodigieusement. » C’est là qu’il a utilisé sa société de sécurité pour trouver ses propres clients.

Vincent Crase déclare « ne plus avoir de contact avec Alexandre Benalla » car « son contrôle judiciaire le lui interdit. » Il apprend les nouvelles « en lisant la presse ou en regardant la télé. »

Sur les relations entre la police, la gendarmerie et la sécurité privée, Vincent Crase « n’y voit pas de problème quand c’est fait dans la déontologie et que chacun reste à sa place. »

Vincent Crase est formel, « Alexandre Benalla n’est en aucun cas lié à sa société. » Il a déjà reçu de l’argent d’un client étranger, mais il a perçu cet argent « après son départ » et « ses relevés de compte sont là pour en attester. »

Vincent Crase précise également que « Alexandre Benalla ne connaît pas Iskander Makhmudov, ou alors de nom, il ne l’a jamais vu. »

16h55. Saisine de la commission de déontologie : « Je n’entre pas dans le champ d’application »

Saisine de la commission de déontologie : « Je n’entre pas dans le champ d’application » affirme Vincent Crase
01:25

Vincent Crase affirme avoir « reçu le 16 janvier 2019, donc il y a très peu de temps, par courrier de M. Strzoda, la saisine, avec l’article de loi, qui m’obligeait à déclarer à la commission de déontologie des activités privées » faisant suite à ses activités pour l’Elysée.

« Avec mon conseil, on a passé en revue les articles de loi qui régissent la commission de déontologie : ça concerne les gens qui ont fait plus de 6 mois. Il se trouve que du 10 novembre au 4 mai, j’ai fait un tout petit peu moins de 6 mois. Donc je n’entre pas dans le champ d’application de cette mesure. En plus, j’étais réserviste opérationnel » affirme Vincent Crase.

Interrogé sur les motivations de son licenciement de La République en marche, il explique que « la motivation a été l’image négative pour le mouvement ». « J’avais trouvé un peu baroque la façon dont s’était passé mon licenciement car le délégué général l’avait annoncé le matin à 9 heures à l’Assemblée nationale, alors que moi, j’étais convoqué à 11h30 pour un entretien préalable, avec pour sanction éventuelle mon licenciement ».

17h02. « Je n’ai pas de contact avec Monsieur Benalla. »

17h02. « Je n’ai pas de contact avec Monsieur Benalla. »
05:57

 Interrogé par Jean-Pierre Sueur, sur des liens possibles entre la fermeture de sa société et l’ouverture de la société France Close Protection, Vincent Crase a répondu : « Le contrat, pour ma société Mars, se termine le 30 septembre. Après, je ne sais pas. Je n’ai plus de contact avec personne dans ce milieu-là. Et je me refuse à en avoir. »

L’ancien salarié de la République en marche a souligné le fait qu’il n’avait pas entendu parler de la création de la société France Close Protection, ni n’en a été informé : « J’ai d’ailleurs trouvé très étrange qu’elle se situe dans la boite de domiciliation rue de Penthièvre où j’étais aussi. »

Vincent Crase a également précisé qu’il ignorait que la société France Close Protection avait comme unique salarié Alexandre Benalla : « Je n’ai pas de contact avec Monsieur Benalla. Comment pourrais-je le savoir ? (…) Les seuls contacts que j’ai, c’est par la presse ou la télé. (…) J’ai appris comme tout le monde la fameuse histoire des passeports mais je n’ai pas plus d’éléments que ça. »

Dans la même thématique

FRA: Convention de l Union LFI Manon Aubry
11min

Politique

Européennes : LFI lance sa campagne en visant 2027, une stratégie dénoncée au PS et chez les Ecologistes

Avec l’appui médiatique de Jean-Luc Mélenchon, la tête de liste LFI, Manon Aubry, a lancé sa campagne des européennes en visant déjà la présidentielle. Un choix « assumé » par LFI mais critiqué par le reste de la gauche. Jean-Luc Mélenchon se fait aussi le chantre de la paix. David Cormand, numéro 2 de la liste des Ecologistes, y voit en réalité « une forme de soumission à l’agenda de Poutine, qui mène aussi à l’escalade ».

Le