Agressions d’élus : « Le groupe socialiste a reçu une affiche rouge avec nos têtes mises à prix », témoigne Rachid Temal

Agressions d’élus : « Le groupe socialiste a reçu une affiche rouge avec nos têtes mises à prix », témoigne Rachid Temal

Invité de Parlement hebdo, Rachid Temal est revenu sur les agressions subies par les élus, et notamment par les parlementaires, en augmentation avec la crise sanitaire. Le porte-parole d’Anne Hidalgo a aussi détaillé les propositions de sa candidate pour y remédier.
Louis Mollier-Sabet

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540 députés sur 577 ont subi des « menaces, voire des outrages, ou des agressions » a confié ce jeudi Richard Ferrand à LCP. Un chiffre qui n’étonne pas le sénateur socialiste Rachid Temal : « Je ne suis pas surpris. Il y a une violence qui progresse dans la société et cela a vraiment progressé ces derniers mois. » Le sénateur du Val d’Oise apporte même son témoignage personnel sur des menaces et insultes devenues quotidiennes : « Souvent quand je fais des plateaux, j’ai le droit à des attaques racistes sur les réseaux sociaux ou même des courriers que j’ai reçu de gens courageusement anonymes. »

« Quand la société est aussi fragile qu’aujourd’hui, la parole publique doit être mesurée »

Récemment au Sénat, le groupe socialiste a été victime de nombreuses menaces liées à des prises de position sur la vaccination – et notamment la proposition de loi sur l’obligation vaccinale. Rachid Temal revient sur ces épisodes liés à la question du passe sanitaire et du passe vaccinal : « Il y a quelques mois, le groupe socialiste a reçu une affiche type « affiche rouge » de Manouchian [une affiche de propagande allemande sous l’Occupation, représentant les Résistants du groupe Manouchian en terroristes ndlr], avec nos têtes mises à prix. » Richard Ferrand a annoncé qu’il se porterait systématiquement partie civile, et d’après Rachid Temal, Gérard Larcher a « également écrit à tous les sénateurs avec un mode opératoire sur quoi faire en cas d’agression ou de menace. »

Certains rajoutent-ils de l’huile sur le feu ? C’est probable, pour Rachid Temal et notamment, « tous ceux qui essaient d’expliquer qu’il y aurait un complot, dont certains tentent même d’être candidats à l’élection présidentielle. » Le sénateur socialiste en appelle à la mesure : « Quand la société est aussi fragile qu’aujourd’hui, la parole publique doit être mesurée. Certains médias aussi créent des soucis. La parole publique doit dire oui au débat, mais attention à ne pas verser dans une forme de complotisme. » Pour autant, Rachid Temal ne veut pas non plus se focaliser uniquement sur les élus : « Je pense à toutes les victimes de violences. Bien sûr que notre situation est grave, mais il ne faut pas oublier que les téléspectateurs qui nous regardent et qui vivent des situations de violence, il faut que leur sécurité soit rétablie. »

Le porte-parole d’Anne Hidalgo avance ainsi les solutions proposées par sa candidate pour résoudre cette « crise démocratique » : « Anne Hidalgo propose une logique de RIP [référendum d’initiative parlementaire] pour que les citoyens puissent s’exprimer entre deux élections présidentielles. Il faut aussi qu’il y ait une coproduction sur certains textes de lois, avec des amendements citoyens étudiés en commission et séance sur certains textes. »

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