Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Allocation adulte handicapé : « Nous aurons zéro perdant avec la réforme que je porte », soutient Sophie Cluzel
Par Public Sénat
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Une semaine après le rejet de l’individualisation de l’allocation aux adultes handicapés, Sophie Cluzel campe sur sa position. La secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées a déclenché une colère forte à l’Assemblée nationale après avoir bloqué le vote des députés sur la proposition de loi visant à exclure les revenus des conjoints du calcul de l’AAH. Le gouvernement a, en effet, décidé de bloquer le vote, c’est-à-dire mettre au vote l’article à l’exclusion de tout amendement. La méthode, rare, a beaucoup choqué au Palais Bourbon et la colère homérique du député communiste, André Chassaigne, a marqué les esprits.
Lors des questions d’actualités au gouvernement ce mercredi, le sénateur communiste, Gérard Lahellec a accusé la secrétaire d’Etat d’avoir « refusé de reconnaître l’autonomie des personnes en situation de handicap ». La sénatrice LR Pascale Gruny a, elle, lancé : « Vous avez empêché la tenue d’un débat légitime, le mécanisme actuel de calcul de l’AAH est injuste. Le bénéficiaire qui est en couple peut se retrouver en extrême dépendance. Allez-vous revenir sur votre position ? »
En face, Sophie Cluzel persiste et signe : « Aujourd’hui, notre système est basé sur cette familiarisation des revenus, c’est ce qui protège notre système social et nous permet de financer l’augmentation de l’allocation adulte handicapé qui a été de 2 milliards d’euros sur le quinquennat et qui représente 100 euros en plus pour chaque couple ».
La secrétaire d’Etat se défend de ne pas prendre en compte les personnes fragilisées par leur dépendance à leurs conjoints et défend sa propre réforme. « Nous corrigeons certaines inégalités en rehaussant le plafond, nous aurons zéro perdant avec la réforme que je porte, c’est une mesure de justice sociale et nous continuerons à ouvrir de nouveaux droits », promet-elle.
Au Sénat, certains entendent déjà déposer de nouvelles propositions de loi pour faire voter la déconjugalisation de l’AAH.