Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
« Après le climato-scepticisme, voici le climato-cynisme » : une sénatrice dénonce le discours d’Emmanuel Macron à la COP26
Par Public Sénat
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La COP26, qui s’est ouverte dimanche à Glasgow, a été l’un des fils rouges de la séance de questions au gouvernement mercredi au Sénat. À de nombreuses reprises, l’exécutif a été interpellé par les élus de la Haute Assemblée sur ses ambitions environnementales et la transition énergétique. Mais une charge violente s’est élevée des rangs de la gauche, lorsque la sénatrice socialiste Martine Filleul a dénoncé le bilan écologique du quinquennat, en rupture selon elle avec le discours tenu par Emmanuel Macron en Écosse lundi.
« Fidèle à sa stratégie d’autosatisfaction, Emmanuel Macron y a vanté son action tout en mettant en cause les pays retardataires, cette posture de donneur de leçons passe mal », a-t-elle taclé. « La France vient d’être condamnée pour carence fautive contre le réchauffement climatique. Sous votre gouvernance, nous sommes les seuls pays du G20 à avoir augmenté les financements fossiles depuis l’accord de Paris », a notamment pointé l’élue. Une référence au jugement rendu le 14 octobre par le tribunal administratif de Paris, qui enjoint l’État à compenser d’ici la fin de l’année prochaine les dépassements d’émissions de CO2 constatés sur la période 2015-2018, par rapport aux objectifs fixés.
« Les doubles discours » du gouvernement
« Votre gouvernement tient des doubles discours tout le temps et partout, après le climato-scepticisme, voici le climato-cynisme », a résumé Martine Filleul, qui a encore déploré le manque d’ambition de la loi Climat, pointant un décalage entre les objectifs français de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, et les seuils fixés par l’Union européenne.
« Sous notre gouvernance, les engagements de réduction des gaz à effet de serre sont passés de moins 40 % à moins 55 %. Nous avons dépassé les engagements des accords de Paris ! », lui a répondu Jean-Yves Le Drian, qui a notamment vanté l’augmentation des fonds d'accompagnement aux pays en voie de développement.
« Evidemment vous avez tout bien fait, votre action est irréprochable ! », a encore ironisé Marine Filleul. « Cependant vous avez été condamné pour votre inaction climatique. Personne n’est dupe, la France n’est pas à la hauteur », a-t-elle conclu.